Selon des sources du secteur, les grands réassureurs ne veulent plus couvrir les risques de guerre pour les navires en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, compte tenu de la guerre en Ukraine.

Plusieurs grands assureurs de responsabilité civile maritime ont donc exclu ces risques de leurs polices en fin d'année. Les "clubs P&I" American, North, UK et West - des assureurs mutuels spécialisés dans les risques de responsabilité civile qui comptent parmi les plus grands fournisseurs de telles polices dans le monde - ont indiqué sur leurs sites Internet peu avant Noël qu'ils ne pourraient plus proposer de couverture dans la région à partir du 1er janvier. La raison en serait que les réassureurs, craignant des pertes, se seraient retirés de l'activité et ne fourniraient plus de rétrocession.

Pour les réassureurs tels que Münchener Rück, Swiss Re, Hannover Re et les syndicats du marché londonien de l'assurance Lloyd's, les multiples négociations contractuelles prévues pour la nouvelle année avec les clients du secteur de l'assurance sont la première occasion depuis le début de la guerre en Ukraine en février de limiter leurs risques.

Les navires sont généralement assurés de deux manières différentes. L'assurance maritime couvre le navire et les machines contre les dommages, tandis que la responsabilité civile (P&I) couvre les réclamations de tiers, par exemple en cas de cargaison endommagée, de dommages corporels, de dommages environnementaux ou de collisions avec d'autres navires. Ces dernières sont en grande partie assurées par des clubs P&I, auxquels de nombreux propriétaires de navires cotisent et qui couvrent à leur tour les dommages majeurs auprès de réassureurs.

Selon des sources du secteur, la disparition de ces polices devrait entraîner une hausse des prix des transports maritimes et certains navires devraient être envoyés en mer sans assurance. Munich Re et Swiss Re n'ont pas souhaité s'exprimer sur cette évolution. En ce qui concerne les avions, les réassureurs veulent également retirer les couvertures de guerre dans les trois pays, selon des projets de contrats rapportés par Reuters. Selon des sources ministérielles, le gouvernement japonais a demandé aux assureurs de continuer à proposer des couvertures pour les navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) dans les eaux russes.

(Rapport de Jonathan Saul et Carolyn Cohn ; écrit par Alexander Hübner, édité par Kerstin Dörr. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).