Munich (Reuters) - Allianz fait plus d'affaires malgré les hausses de prix dans l'assurance dommages, ce qui tire son bénéfice vers le haut.

Le résultat opérationnel a bondi de 24% au premier trimestre, à 3,73 milliards d'euros, a annoncé vendredi le premier groupe d'assurance allemand. Les analystes s'attendaient en moyenne à 3,61 milliards d'euros. Le volume d'affaires a augmenté de 4 % à 46,0 milliards d'euros, l'assurance dommages et accidents ayant progressé de 11 %, compensant ainsi les pertes subies dans la gestion d'actifs. Le bénéfice net après intérêts minoritaires, corrigé des effets exceptionnels et décimé il y a un an par les provisions liées à l'affaire des fonds spéculatifs "Structured-Alpha", a plus que quadruplé à 2,17 (0,42) milliards d'euros.

"Les résultats d'Allianz au premier trimestre montrent une forte performance et une résilience éprouvée dans tous les segments", a déclaré le directeur financier Giulio Terzariol. "Nous sommes 5 % au-dessus de notre plan". Il a réaffirmé l'objectif de revenir à un résultat opérationnel de 14,2 milliards d'euros en 2023, avec la marge habituelle de plus ou moins un milliard. Le bénéfice net ajusté devrait atteindre 9,4 milliards d'euros cette année selon les normes IFRS (7,0 milliards d'euros à titre de comparaison en 2022), a précisé Terzariol. Le retrait prévu du Liban coûtera 200 millions d'euros, principalement en raison des effets de change. Mais la vente fera rentrer de l'argent dans les caisses, a déclaré le directeur financier. Les négociations sont encore en cours.

Les chiffres trimestriels sont calculés pour la première fois selon la nouvelle norme comptable IFRS 9/17, qui s'applique aux assureurs depuis le début de l'année et qui doit mieux refléter l'évolution opérationnelle. L'an dernier, le résultat opérationnel aurait été légèrement inférieur selon la nouvelle norme, à 13,8 milliards d'euros - le bénéfice étant toutefois nettement plus élevé dans la branche dommages, car les coûts futurs des sinistres sont désormais actualisés. En revanche, les revenus de l'assurance vie et santé sont plus faibles. Cela est également dû à la stratégie de couverture de change pour les activités vie aux États-Unis, basée sur les anciennes règles, qui est désormais adaptée.

Au premier trimestre, la moitié de la croissance du chiffre d'affaires dans l'assurance dommages et accidents est due à une augmentation des volumes et à une hausse des prix, a expliqué Allianz. Les résultats de l'assainissement de la branche d'assurance industrielle AGCS, qui était autrefois un sujet de préoccupation, sont particulièrement visibles. Une "tarification saine" a permis de compenser l'inflation, a expliqué M. Terzariol. Le résultat d'exploitation de la branche s'est amélioré de 23 pour cent à 1,87 milliard d'euros, notamment parce que le ratio combiné a baissé à 91,9 pour cent (93,8).

L'amélioration des résultats aux Etats-Unis a fait bondir le résultat opérationnel de la branche vie et santé de près de deux tiers, à 1,32 milliard d'euros. En Allemagne et en Italie, en revanche, l'activité des polices d'assurance vie à prime unique s'est contractée, les clients plaçant leur argent différemment en raison de la hausse des taux d'intérêt.

Les deux gestionnaires de fonds appartenant au groupe, Pimco et Allianz Global Investors, ont à nouveau enregistré une collecte de 15 milliards d'euros, ce qui a porté les actifs gérés pour le compte de tiers à 1,67 billion d'euros. Les revenus ont toutefois diminué de 8 % en raison d'une baisse significative des actifs sous gestion en 2022. Le résultat d'exploitation a toutefois été "entièrement conforme aux attentes", malgré une baisse de 13 pour cent, a déclaré le directeur financier.

Mercredi, le conseil d'administration d'Allianz avait décidé de procéder à un rachat d'actions d'un montant de 1,5 milliard d'euros, le plus important depuis 2019. L'assureur a suffisamment d'argent excédentaire : le ratio de solvabilité s'est amélioré à 206% fin mars (201% fin 2022), il serait de 202% après le rachat d'actions.

(Rapport d'Alexander Hübner, rédigé par Olaf Brenner. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour Politique et conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour Entreprises et marchés).