L'équipementier aéronautique, dont les retards dans certains équipements comme les sièges lui ont valu d'être tancé publiquement par Airbus, prend 2,69% à 17,97 euros à 11h25, dans le peloton de tête de l'indice SBF 120.

"Il y a un peu plus de confiance et des éléments qui montrent qu'ils voient quasiment le bout", a déclaré Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, citant, outre la résorption des retards, la structure de financement solide du groupe, qui a étendu la maturité moyenne de son endettement.

Echaudé par une série de "profit warnings", le président du directoire Olivier Zarrouati s'est refusé à fournir un objectif pour l'exercice 2016-2017, qui démarre le 1er septembre.

L'action a chuté de 18% depuis le début de l'année, après avoir perdu 21% en 2015, ramenant sa capitalisation à 5,21 milliards d'euros.

Interrogé lors de la conférence de presse sur son avenir à la tête du groupe, Olivier Zarrouati a renvoyé les questions sur le sujet au directoire du groupe, dont plusieurs familles détiennent ensemble un quart du capital.

Mi-mars, Zodiac Aerospace s'était dit ouvert à toute offre de rachat raisonnable et conforme à ses intérêts.

DES RETARDS DE SIÈGES QUI SE COMPTENT DÉSORMAIS EN JOURS

Pour l'exercice en cours, Zodiac a confirmé viser un résultat opérationnel courant proche des 314,1 millions d'euros de 2014-2015, à la faveur d'une amélioration de ses performances financières au second semestre, avec notamment une croissance séquentielle de près de 20% attendue dans son pôle sièges.

Olivier Zarraouti a assuré que les retards de sièges de Zodiac, qui fournit aussi Boeing, se comptaient désormais en jours, et non plus en mois.

Les derniers retards, dans quelques programmes destinés à la classe affaires, sont dus à trois types de problèmes en cours de résolution, a précisé le groupe, qui réorganise en particulier son usine de coques de sièges à Santa Maria (Californie).

"Zodiac Seat Shells n'était pas assez solide pour résister à une montée en cadence multipliant par quatre sa production, car les processus n'étaient pas assez résistants voire pas en place", explique le groupe.

Concernant les toilettes de l'A350, Zodiac a dit espérer atteindre dès ce mois-ci son objectif de produire huit unités par mois, après être passé d'un rythme mensuel de 2,5 en décembre à sept en mars, grâce à l'amélioration de sa ligne de production de Cypress (Californie) et à la mise en place d'une seconde ligne à Montréal (Canada).

Zodiac souligne que son pôle de cabines d'avion pâtit du fait que les nouveaux programmes montant en cadence affichent une rentabilité inférieure à ceux qui sont en train de disparaître, notamment en raison de coûts de démarrage, d'achats "effectués trop rapidement" et de pénalités.

Le groupe confirme son objectif de rétablir d'ici à 18 mois la performance opérationnelle de ces deux divisions à problèmes.

Au premier semestre clos le 29 février, les surcoûts liés à ces retards ont provoqué une chute de 54,7% du résultat opérationnel courant de Zodiac, à 80,4 millions d'euros, donnant une marge ramenée à 3,2% (contre 7,6%), tandis que le résultat net part du groupe a plongé de 59,8% à 43,7 millions d'euros.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher