Le numéro un mondial de l'aéronautique compte livrer entre 810 et 815 avions commerciaux en 2018, soit jusqu'à 6,8% de plus que l'année dernière. En 2017, Boeing a livré 763 appareils, ce qui constituait déjà un record pour l'ensemble du secteur, lui permettant de terminer l'année devant son concurrent européen Airbus.

Les deux constructeurs s'efforcent d'accélérer leur production pour écluser les retards dans leurs carnets de commandes, qui ont atteint 488 milliards de dollars (392 milliards d'euros) pour Boeing à la fin de l'année, contre 474 trois mois auparavant. Les compagnies aériennes multiplient les commandes depuis plusieurs années afin de se doter d'avions plus modernes et économes en carburant pour répondre à la hausse de la demande mondiale de transport aérien.

Porté par cet environnement, Boeing s'attend à voir son bénéfice d'exploitation grimper dans une fourchette de 13,80 à 14,00 dollars par action en 2018, alors que la prévision moyenne des analystes se situe à seulement 11,96 dollars, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Ce bénéfice courant a quasiment doublé à 4,80 dollars par action au quatrième trimestre 2017 contre 2,47 dollars un an plus tôt, à la faveur de la hausse de la production de l'avionneur et de la récente réforme fiscale aux Etats-Unis

L'action Boeing, dont la valeur avait déjà plus que doublé au cours des 12 derniers mois, gagne 5,35% à 355,79 dollars à 16h11 GMT à Wall Street après ces annonces. Elle contribue quasi intégralement à elle seule au rebond de l'indice Dow Jones (+0,48%).

Le titre Airbus en profite à Paris, avec un gain de 3,11% le plaçant en tête du CAC 40 (+0,03%) et de l'EuroStoxx 50 de la zone euro (-0,09%).

LA PRÉVISION DE CASH FLOW VUE FAVORABLEMENT

La division avions commerciaux de Boeing a enregistré une hausse de ses ventes de 8% au quatrième trimestre, à 15,47 milliards de dollars, et son bénéfice d'exploitation a bondi de 50% à 1,78 milliard de dollars.

L'activité de défense, plus petite, a connu une croissance plus lente, de 5% pour le chiffre d'affaires à 5,54 milliards de dollars et de 6% pour le bénéfice d'exploitation à 553 millions.

L'activité de services, qui assure l'entretien des appareils pour leurs propriétaires, a vu ses ventes progresser de 17% à 4 milliards de dollars et son bénéfice augmenter de 9% à 617 millions. Boeing vise pour cette activité un chiffre d'affaires de 50 milliards de dollars d'ici 2027.

Boeing s'attend en outre à générer au moins 12,8 milliards de dollars de trésorerie cette année, ce qui incite là encore les analystes à l'optimisme, les objectifs de l'avionneur américain leur paraissant traditionnellement conservateurs en début d'année.

"Les résultats effectifs pourraient au bout du compte être supérieurs", écrit Seth Seifman, analyste chez JPMorgan, dans une note à ses clients. "En conséquence, nous nous attendons à ce que le titre surperforme malgré sa récente séquence, maintenant que la direction a posé le décor pour une année 2018 solide."

Boeing a inscrit dans ses comptes du quatrième trimestre un gain fiscal exceptionnel de 1,74 dollar par action, l'abaissement du taux de l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis lui permettant de réduire le montant de ses passifs d'impôt différé.

En excluant ce gain fiscal, Boeing a dégagé un bénéfice de 3,06 dollars par action alors que les analystes l'attendaient à 2,89 dollars, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le chiffre d'affaires a atteint 25,37 milliards de dollars au quatrième trimestre et 93,4 milliards sur l'ensemble de l'exercice.

(Avec Ankit Ajmera à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Alwyn Scott

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The)