Après deux années de préparation, c'est officiel : Airbus et Safran ont finalisé la création de leur coentreprise Airbus Safran Lauchers (ASL) qui a pour mission la construction de la fusée européenne Ariane 6. Cette joint-venture qui réunit les actifs d'Airbus et Safran dédiés aux lanceurs spatiaux civils et militaires, est détenue à part égale par l'avionneur et l'équipementier aéronautique. Safran a précisé qu'il procèdera à un rééquilibrage économique de 750 millions d'euros, afin d'atteindre sa participation de 50 % dans ASL.

Lancée fin 2014, Airbus Safran Lauchers a eu du mal à décoller… Fin février, la Commission européenne avait ouvert une enquête approfondie afin d'examiner le projet d'acquisition d'Arianespace par Airbus Safran Launchers (ASL) conformément au règlement européen sur les concentrations. Elle craignait que l'opération envisagée n'entraîne un recul de l'innovation et une hausse des prix sur les marchés des satellites et des services de lancement.

L'accord a finalement était trouvé, d'autant qu'Ariane 6 s'est révélée moins coûteuse que l'actuelle fusée européenne Ariane 5, environ 40 à 50% d'économies au total. L'agence spatiale européenne et ASL ont signé en août dernier, un contrat de 2,4 milliards d'euros pour le développement de la fusée qui remplacera donc l'actuelle Ariane 5.

Ce sont 8 400 employés en France et en Allemagne qui travailleront sur Ariane 6, dont le tout premier vol est déjà prévu en 2020 au Centre spatial guyanais (CSG). L'enjeu est de garantir le succès de la filière européenne des lanceurs spatiaux face à une concurrence internationale en croissance, avec les américains SpaceX et Proton au sein d'un marché satellitaire en croissance continue. Selon Euroconsult, le marché pourrait atteindre 16,4 milliards de dollars en 2024 contre 11,8 milliards en 2014.

Ce qui jouera dans le succès d'Ariane 6 sera sa souplesse, décliné dans ses 2 versions, A62 et A64, qui sera à même de répondre aux attentes du marché des lancements de satellites de masse moyenne (jusqu'à 5 tonnes) et de masse lourde (jusqu'à 10,5 tonnes) en orbite de transfert géostationnaire (GTO), ont souligné Safran et Airbus.

En Bourse, Safran grimpe de près de 3% à 60,87 euros.

Valeurs citées dans l'article : Airbus Group, SAFRAN