Le regroupement de neuf syndicats, à l'origine de 15 jours de grève cette année pour obtenir une hausse de 5,1% des salaires, préfère réclamer une rencontre dès que possible avec le nouveau directeur général exécutif d'Air France-KLM, Benjamin Smith, qui doit prendre ses fonctions d'ici à la fin septembre, ont précisé ces sources.

"Nous avons défini ensemble une stratégie que nous suivrons", a déclaré à Reuters Sandrine Techer, secrétaire adjointe du syndicat SNPNC. "Un accord salarial doit être trouvé pour solder le conflit."

L'intersyndicale ne souhaite toutefois pas divulguer ses plans, a précisé Christophe Malloggi, secrétaire général de Force ouvrière.

"On ne va pas poser des préavis et ultimatums", a-t-il dit. "(Ben Smith) ne peut pas ne pas savoir que nous sommes déterminés et mobilisés".

Une porte-parole d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire.

L'action Air France-KLM a clôturé en hausse de 0,63% vendredi à 8,31 euros, surperformant l'indice SBF120 (+0,2%), aidée selon une analyste par l'absence d'appel à la grève après les menaces de l'été.

L'intersyndicale d'Air France a annoncé la semaine dernière qu'elle proposerait "des actions" pour forcer la direction de la compagnie à régler le conflit sur les salaires.

"Le problème va être de trouver une solution dans les semaines qui viennent", a dit à Reuters Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), largement majoritaire. "Chez Air France, il y a eu un bug, il faut dépasser le bug".

L'ACCORD CHEZ KLM A IRRITÉ LES SYNDICATS D'AIR FRANCE

Jean-Marc Janaillac a démissionné de ses fonctions de PDG d'Air France-KLM et de président d'Air France en mai à la suite de l'échec d'une consultation interne sur les salaires et la gouvernance de transition ne dispose pas de mandat pour négocier avec les syndicats de la compagnie française.

"Les salariés d'Air France sont consternés", a dit Philippe Evain, faisant notamment référence à l'accord conclu avec les syndicats de pilotes de KLM annoncé mardi.

Cet accord a échauffé les esprits en France, conduisant le patron de KLM Pieter Elbers à faire une mise au point dans un courrier adressé mercredi à ses collaborateurs.

Démentant le chiffre d'une hausse de 13% des salaires qui a circulé dans la presse, il rappelle dans ce courrier que rien n'a changé depuis l'accord initial proposé en mai en vue d'une augmentation de 4%, mais qui n'a pas encore été ratifié par le syndicat de pilotes.

Le triplement du salaire de Ben Smith par rapport à celui de son prédécesseur a suscité des remous au sein des syndicats, mais Philippe Evain a dit qu'une rémunération élevée et conforme aux standards internationaux d'un patron de compagnie ne choquait pas les pilotes.

"Ce raisonnement est aussi valable pour le corps des pilotes", a dit Philippe Evain, rappelant que les pilotes avaient toujours l'intention de réclamer une hausse de salaires en plus de l'augmentation générale revendiquée par l'intersyndicale.

"Se fâcher avec les pilotes n’est jamais une bonne idée, même M.(Michael) O'Leary l’a compris", a-t-il ajouté, en référence au patron de la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair.

Le leader européen des compagnies low cost a conclu fin août un accord avec son syndicat de pilotes irlandais après avoir connu cet été ses pires grèves en 33 ans d'existence.

(Cyril Altmeyer, édité par Pascale Denis)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Ryanair Holdings plc