Alitalia est pour l'instant contrôlée par CAI, un consortium d'investisseurs dont Air France-KLM est membre et qui l'a rachetée en 2008 alors qu'elle était en cessation de paiement.

Tous les actionnaires de la compagnie italienne pourront exercer une option de vente de leurs titres à l'expiration d'une période de "lock-up" le 12 janvier.

En mai dernier, Air France-KLM avait déclaré qu'il pourrait attendre 2014, voire 2015, pour prendre le contrôle de la compagnie italienne.

Selon Il Messaggero, le groupe franco-néerlandais a offert aux autres actionnaires une prime de 20% par rapport au prix d'achat de leur participation dans Alitalia en 2008 et il pourrait les payer en actions Air France-KLM.

Il y a cinq ans, CAI avait déboursé un peu plus d'un milliard d'euros pour reprendre Alitalia.

A Paris, un porte-parole d'Air France-KLM s'est refusé à tout commentaire. Aucun représentant d'Alitalia n'a répondu aux demandes répétées de commentaire.

De son côté, l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi s'est déclaré dimanche opposé à sa prise de contrôle par un groupe étranger.

"Notre pays ne peut pas se permettre de ne pas avoir sa propre compagnie aérienne nationale", a-t-il écrit sur sa page Facebook. "Si Alitalia était tombée entre les mains des Français (...), de nombreux touristes seraient allés visiter les châteaux de la Loire au lieu de nos villes d'art."

En 2008, Silvio Berlusconi avait remporté les élections législatives au terme d'une campagne durant laquelle il avait promis de ne pas laisser Alitalia tomber aux mains d'investisseurs étrangers.

Aujourd'hui, son parti, le Peuple de la liberté (PDL), accuse un net retard sur le Parti démocrate (PD) dans les enquêtes d'opinion sur les intentions de vote pour le scrutin des 24 et 25 février.

Alitalia a renoué avec la rentabilité au troisième trimestre 2012 après un semestre dans le rouge, dégageant un bénéfice net de 27 millions d'euros sur juillet-septembre.

Son endettement net atteignait 923 millions d'euros fin septembre, soit 61 millions de plus qu'à fin juin.

Steve Scherer avec Sophie Louet à Paris; Marc Angrand pour le service français