Le leader mondial de la fourniture d’équipements graphiques (devant Fuji et Kodak), numéro deux mondial de l’imagerie médicale (derrière Carestream) n’a pas l’étoffe d’un leader sur les marchés financiers. Le titre figure parmi les plus grosses déconvenues boursières du marché belge depuis le début de l’année, en baisse de 44%.

En cause, un « cocktail dangereux » que composent la cherté des matières premières et le ralentissement de l’économie globale. C’est en ces termes que le courtier UBS a dépeint la situation d’AGFA GEVAERT et justifié sa recommandation  Vendre avec un objectif à moins de 2 EUR.

Le groupe est fortement dépendant aux prix des matières premières tels que l’argent et l’aluminium. Chaque année, Agfa achète quelque 500 tonnes de minerais gris. L’aluminium a atteint ses sommets en avril dernier, l’argent un mois plus tard.

Les perspectives économiques ont elle aussi affecté lourdement la société de Mortsel. Ajoutons à cela une exposition aux effets de change (40% des ventes sont libellées en dollar) et on comprend le terme de « cocktail dangereux ».
 
Le titre valait près de 7 EUR en mars 2010, il se négocie désormais sous les 2 EUR, des niveaux de 2009 (année qui avait marqué un plus bas historique à 1,23 EUR).

Baissière et excessivement survendue sur tous les horizons de temps, la tendance trouve depuis quelques séances un point de soutien à 1,75 EUR. Une pause dans la baisse ou la fin de l’hémorragie ?
Fin août, le groupe a pris les marchés par surprise en dévoilant un bénéfice trimestriel de 4 millions d’euros là où l’on attendait une forte perte. Du côté des matières premières, leurs cours régressent et apportent une bouffée d’oxygène.

Après avoir broyé du noir, les marchés pourraient reconsidérer le titre,  sa capacité à répercuter les hausses des coûts et des tensions moindres sur les matières premières et les changes.
Un tel scénario permettrait au titre de se stabiliser sur 1,75 EUR voire même de tenter un rebond vers 2 et 2,25 EUR. Le cas échéant, il faudra redouter un retour sur 1,4 et sur ses planchers historiques.

Le titre capitalise 0,10 fois le chiffre d’affaires, l’actif par action ressort à 6,50 EUR.  Accoutumé aux perspectives prudentes, le groupe a dépassé les attentes au cours des dernières publications, mais son déficit de notoriété reste prédominant et les volumes excessivement faibles témoignent du manque d’intérêt pour la valeur.
A défaut de libérer des signaux clairs,  la configuration mérite que l’on surveille le titre, un regain d’intérêt et de momentum pourrait marquer l’amorce d’une recovery.