ajoute communiqué du ministère des Transports

PARIS (awp/afp) - Le trafic aérien a été fortement perturbé samedi dans le ciel parisien après l'attaque d'une patrouille de l'opération Sentinelle à Orly, qui a conduit les autorités à fermer momentanément les deux terminaux de l'aéroport et à dérouter de nombreux avions vers des aéroports voisins.

Avions cloués au sol, personnel et voyageurs évacués, programme de vols chamboulé... Dans le deuxième aéroport parisien, la journée a été compliquée, tant pour les responsables de l'Aviation civile que pour les passagers.

Après plusieurs heures d'interruption, Aéroports de Paris a annoncé la reprise du trafic, vers 13H00 à Orly-Ouest, puis 15H00 pour Orly-Sud.

"Il s'agit d'une reprise progressive", a précisé Eric Héraud, porte-parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

"Tout est mis en oeuvre afin que la situation redevienne normale dès demain", a indiqué dans la soirée le secrétariat d'Etat aux Transports dans un communiqué.

Selon Aéroports de Paris, 178 vols ont été annulés au total, sur les 476 prévus samedi au départ et à l'arrivée d'Orly. D'après la DGAC, 34 vols ont par ailleurs été déroutés. Parmi eux, 33 ont atterri à Roissy-Charles-de-Gaulle, et un à Beauvais. "Cela a concerné entre 5 et 6.000 passagers", a précisé Eric Héraud.

- bouchons et confinement -

La fermeture des deux terminaux, intervenue vers 08H50, soit une vingtaine de minutes après l'attaque, a par ailleurs obligé les autorités aroportuaires à confiner près de 1.500 personnes, pendant plusieurs heures, à bord de leurs avions présents sur le tarmac au moment des faits.

Au total, 13 avions ont été concernés par cette mesure de confinement, selon Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris: 11 à Orly-Ouest et 2 à Orly-Sud. Toutes ont pu être débarquées samedi à la mi-journée.

Cette situation a entraîné une certaine confusion dans les aéroports parisiens, notamment à Orly, où près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal Sud, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet, et où d'énormes embouteillages se sont formés.

"On a reçu un mail disant que notre avion avait été annulé. On est venus quand même, on ne savait pas qu'il y avait un attentat. Au final, notre vol est juste reporté, on dirait", a dit Alain Lenotre, 72 ans, en partance pour Ajaccio avec sa femme.

Croisé sur la route entre Orly Ouest et Sud, Abdelmajid Abdelhedi, retraité tunisien de 87 ans, a raconté avoir été "laissé en plein milieu de la route" par son taxi, bloqué sur l'autoroute. "J'ai dû marcher un kilomètre à pied jusqu'à Orly-Ouest, car on m'a dit que le terminal était ouvert, et maintenant je vais voir au sud. Je suis très fatigué, je suis trop vieux", a confié cet octogénaire, une valise à roulette d'une vingtaine de kilos en mains.

Selon ADP, des cellules de crise ont été mises en place. "Ne vous rendez pas à l'aéroport de Paris-Orly sans avoir eu la confirmation préalable de votre vol par votre compagnie aérienne", a tweeté ADP.

Quant aux passagers qui ont dû "quitter le terminal d'Orly Sud sans leurs bagages déjà enregistrés", ils doivent "patienter avant de pouvoir les récupérer, le temps que toutes les opérations de contrôles aient été menées", a-t-il précisé dans un communiqué.

Selon le secrétariat d'Etat aux Transports, les passagers n'ayant pu embarquer samedi "sont retournés à Paris ou sont logés dans des hôtels à proximité".

"Paris Aéroport a également ouvert une salle afin de prendre en charge ceux qui ne disposeraient pas de solution d'hébergement", a ajouté le communiqué indiquant par ailleurs que "les parkings à Orly continueront d'être gratuits la journée de dimanche".

Plusieurs compagnies ont proposé à leurs passagers de reporter sans frais leur voyage, à l'image d'Air France. La compagnie était par ailleurs touchée samedi par une grève des hôtesses et stewards, mais ce mouvement n'a créé que peu de perturbations, selon la compagnie.

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