Zurich (awp) - La société biotechnologique Addex a fait part vendredi de son intention de mettre fin à son étude de phase IIb/III sur le dipraglurant comme traitement potentiel de la dyskinésie associée à la maladie de Parkinson, et ce en raison du rythme particulièrement lent du recrutement des patients. Critiquée par la communauté financière, l'annonce n'a pas non plus été du goût des investisseurs.

"Nous avons pris cette décision parce qu'il n'était pas possible de poursuivre l'étude avec un taux de recrutement aussi faible dans l'environnement actuel", a déclaré Tim Dyer, directeur général (CEO) de l'entreprise plan-les-ouatienne cotée à la Bourse SIX, cité dans un communiqué, tout en soulignant que cela n'est pas lié au dipraglurant, dont il continue de croire au potentiel.

"Nous prévoyons maintenant de nous concentrer sur l'avancement de notre portefeuille préclinique vers la phase clinique et de poursuivre les collaborations stratégiques sur des programmes spécifiques", a poursuivi le patron d'Addex, en référence aux partenariats avec Indivior et Janssen, qui devrait livrer au quatrième trimestre les données de l'étude de phase II pour l'ADX71149 contre l'épilepsie.

Compte tenu de l'arrêt de l'étude sur le dipraglurant, la plus avancée jusqu'ici dans l'incubateur de produits, la société suspend ses prévisions financières.

Dans un commentaire cinglant, Baader Helvea rappelle que le dipraglurant était le principal générateur de valeur dans ses projections, dégradant dans la foulée sa recommandation de deux crans à "sell" et sabrant son objectif de cours de plus de moitié à 25 centimes, sans exclure un ultérieur coup de rabot "en l'absence projets alternatifs de la part de la direction dans les prochains jours".

Plus amène, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) continue pour l'heure de préconiser l'achat du titre (surpondérer), tout en rappelant que le dipraglurant représentait 86% de la juste valeur du titre dans son modèle de calcul et que les chances de succès du candidat ADX71149 sont de 15%.

L'établissement cantonal part du principe qu'Addex dispose des liquidités nécessaires jusqu'au premier semestre 2023, mais se trouve désormais "dans une situation critique pour procéder à des hausses de capital indépendamment de partenariats".

L'annonce du jour n'a pas eu l'heur de plaire aux investisseurs. A 10h30, la nominative Addex dévissait de plus d'un quart (-25,9%) à 40 centimes, dans une fourchette oscillant entre 31 et 50 centimes, à contre-courant du marché dans son ensemble, qui rebondissait de 1,05%. Quelque 90'000 titres avaient changé de main.

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