PARIS (awp/afp) - Alliances réussies ou ruptures retentissantes: la réorganisation du secteur automobile européen à coups d'achats, reventes et divorces, est riche en épisodes depuis la fin des années 90.

- PSA met Opel dans son escarcelle

Cette opération, qui doit être officialisée lundi après avoir reçu le feu vert vendredi du conseil de surveillance de PSA, va donner naissance au deuxième constructeur automobile du Vieux continent après Volkswagen.

Le rachat porte sur Opel, distribuée en Europe continentale, et Vauxhall, marque sous laquelle les mêmes véhicules sont vendus au Royaume-Uni. Deux marques de General Motors en déficit chronique depuis 16 ans, qui ont coûté 15 milliards de dollars depuis le début du siècle au géant américain.

En 2016, 3,15 millions de véhicules des marques actuelles de PSA (Peugeot, Citroën et DS) ont été immatriculés, contre 1,2 million chez Opel et Vauxhall.

- DaimlerChrysler, l'histoire d'un échec -

Symbole du savoir-faire allemand avec sa marque Mercedes, le groupe Daimler-Benz se marie en grande pompe en 1998 avec le constructeur moyen de gamme américain Chrysler, en perte de vitesse.

La fusion est annoncée d'égal à égal, mais le groupe allemand apporte en dot 36 milliards de dollars et prend les rênes de l'attelage.

En 2005, l'initiateur allemand de la fusion, Jürgen Schrempp, quitte le groupe. Son successeur Dieter Zetsche se prononce en février 2007 pour un divorce, acté trois mois plus tard: 80,1% de Chrysler sont cédés au fonds d'investissement américain Cerberus pour 5,5 milliards d'euros.

- Renault-Nissan, l'alliance qui dure -

En 1999, le français Renault fait un double coup en acquérant en mars 36,8% du capital du japonais Nissan alors au bord de la faillite et en mettant la main en juillet sur la marque roumaine Dacia.

Au fil des ans, le constructeur nippon est redressé sous la houlette de Carlos Ghosn qui prend en 2005 la tête de l'ensemble tandis que Dacia s'impose comme la marque low cost d'un ensemble qui engrange année après année les synergies.

Aujourd'hui Renault détient 43% de Nissan qui à son tour possède 15% du Français. L'alliance s'est enrichie en octobre 2016 d'un autre japonais, Mitsubishi passé sous le contrôle de Nissan, et frôle désormais les 10 millions de voitures fabriquées par an.

- Volvo, de main en main -

Fleuron de l'automobile suédoise, la branche auto du groupe Volvo est rachetée pour 6,45 milliards de dollars en 1999 par la plus profitable des firmes automobile de l'époque, l'américain Ford.

Mais quelques années plus tard, la concurrence japonaise, la flambée du pétrole et l'envolée des prix de l'acier se conjuguent contre le géant américain fondé en 1903 par Henry Ford.

Décision est prise en décembre 2008 de céder la marque suédoise. Ce sera chose faite un an plus tard au groupe chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars, quatre fois moins que le prix d'achat.

- Fiat, deux aventures américaines -

Fin des années 90, le groupe italien Fiat contrôlé par la famille Agnelli va mal et se cherche un allié. L'alliance est scellée début 2000 avec General Motors qui prend 20% de la branche auto.

Mais le numéro un américain craint d'être contraint à racheter la totalité de Fiat auto à la santé encore précaire, comme le contrat en laisse la possibilité. GM préfère mettre fin à l'union en 2005, déboursant 1,55 milliard d'euros au profit de Fiat.

Renversement des rôles en 2009: Fiat va beaucoup mieux et, par l'entremise de Barack Obama, met la main sur Chrysler en dépôt de bilan.

Aujourd'hui le groupe devenu Fiat Chrysler Automobiles vend près de cinq millions de véhicules par an. FCA a multiplié en 2016 par 20 son bénéfice net à 1,8 milliard d'euros.

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