Yuri Milner, la tête chercheuse de l'Internet
Dans un entretien au journal des Echos, le patron du moteur de recherche russe Mail-ru, qui est passé par la case Bourse, évoque ses priorités d'investissement et la stratégie qui préside à ses décisions. Surtout connu pour être un actionnaire de poids dans Facebook, l'intérêt de Yuri Milner ne se limite pourtant pas au réseau social de Mark Zuckerberg.
Du coup, il dispose d'une enveloppe confortable pour fondre sur de nouvelles proies dans son domaine de prédilection, les joyaux de l'Internet. C'est d'ailleurs la principale caractéristique de Milner : il privilégie les valeurs sûres plutôt que les start-up. « Nous misons sur des sociétés qui ont des visées internationales et qui présentent toutes les garanties de succès », reconnait le précautionneux actionnaire de Facebook.
Le réseau social de Mark Zuckerberg, dont il détient près de 10%, figure en effet au tableau de chasse de Milner mais il ne tient pas à en rajouter. « Notre position nous satisfait. Nous avons d'autres priorités et beaucoup d'autres sociétés dans lesquelles investir », souligne-t-il. Il précise être intéressé par une cinquantaine de sociétés, surtout les 25 d'entre elles encore non cotées, pour être plus précis. On lui prête ainsi un intérêt pour Twitter, mais Yuri Milner préfère ne pas s'épancher sur le sujet...
Le flair de Yuri Milner n'est plus à démontrer. Selon lui, « la dimension sociale est partout. C'est la tendance qui va envahir le Net dans les 10 à 15 prochaines années, qui va bouleverser tous les modèles économiques, y compris dans les secteurs qui n'ont rien à voir a priori avec cette dimension sociale », explique-t-il. Il se félicite d'ailleurs de s'être encore renforcé dans Vkontake, le Facebook russe, dont les ailes tentaculaires ne demandent qu'à se déployer.
Caractéristique de la stratégie de notre homme d'affaires : il ne demande jamais à figurer au board des entreprises dans lesquelles il investit, par crainte des conflits d'intérêt. Il est vrai que cette « dimension sociale », qui lui parait si prometteuse sur le Web, donne lieu à des « recoupements » qui pourraient alerter des autorités boursières par essence hostiles aux trusts...