Les salariés du groupe étaient amenés à se prononcer sur l'une des deux offres encore en lice. Avec un score de 100% chez les employés et de 95% parmi les cadres de l'entreprise, la proposition de Xavier Niel et de ses deux comparses a recueilli 11 des 12 voix du bureau de la SRM (Société des Rédacteurs du Monde).

Lundi après midi, le conseil de surveillance de la holding, Le Monde Partenaires et Associés (LMPA), a entériné la candidature du trio BNP avec une majorité de 11 voix et 9 abstentions. Cette holding détient 60,4% du Monde SA et contrôle ainsi le Monde. Il ne reste plus qu'a formaliser juridiquement les conditions de l'entrée au capital du Monde des nouveaux actionnaires.

110 millions d'euros, c'est ce que le trio a proposé d'apporter, dont 60 millions dédiés à l'augmentation du capital du groupe. Mais le plus compliqué reste à faire. Selon une source anonyme reproduite vendredi dernier dans Le Point, « Les personnels ont certes exprimé leurs volontés, mais les administrateurs « industriels » ne veulent pas rester inactifs, d'autant que l'offre BNP comporte des points qui posent problème ».

Le souhait, en particulier, de transformer les statuts du Monde afin de créer une société en commandite, un principe utilisé par exemple pour le groupe d'Arnaud Lagardère, pourrait freiner la signature d'un accord définitif, dans la mesure où il rendrait beaucoup plus difficile le départ des trois nouveaux actionnaires.

Les repreneurs vont devoir faire face à une série de défis : combler le déficit accumulé depuis dix ans, mettre en place une nouvelle gouvernance attachée à l'indépendance éditoriale du journal, définir le sort de "Télérama" et de "Courrier international" et enfin régler le problème de la restructuration de l'imprimerie.