Une équipe de choc
Il ne reste plus que cinq semaines à William Ackman pour emporter l'adhésion des membres du conseil d'administration de Target sur l'équipe qu'il entend présenter au board. Il a présenté des spécialistes dans ce qu'il considère comme des lacunes au sein de l'équipe en place : un juriste, un banquier, un spécialiste du commerce et un professionnel de l'immobilier. Et le patron de Pershing Square compte bien mettre toutes les cartes de son côté.

La semaine passée, William Ackman a transmis une lettre aux principaux actionnaires du distributeur américain - des fonds de pension et des fonds d'investissement essentiellement - pour les convaincre de la pertinence ce sa stratégie. Il a expliqué en détail comment ses quatre candidats et lui même pourraient apporter à Target l'expertise qui lui manque.

Concours de beauté
Et l'homme ne fait pas dans le détail. Il n'hésite à comparer nommément les membres actuels du board à ses propres candidats. Ainsi, il met en avant les qualités de son spécialiste de la distribution agroalimentaire, Jim Donald par rapport à l'actuelle administratrice, Mary Dillon.

Après avoir commencé une carrière chez Wal-Mart, Jim Donald a pris la présidence de Starbucks. Un CV beaucoup plus impressionnant que celui de l'ancienne responsable marketing de McDonald. Pourtant, même si l'épicerie résiste bien dans cette période de récession, il ne paraît pas forcément pertinent pour Target de copier la stratégie du géant Wal-Mart, note Bill Dreher, analyste à la Deutsche Bank.

Quoiqu'il en soit, les spécialistes des batailles de mandataires (« proxy contest ») estiment que la stratégie adoptée par William Ackman est la bonne : présenter une liste réduite de candidats hyper-spécialisés. En face, la direction de Target répond sobrement « Nous ne pensons pas que la liste de candidats de Pershing Square pourrait apporter de la valeur au conseil ».

Une stratégie adéquate
Dans sa lettre, William Ackman met également en avant l'indépendance de ses candidats. Aucun d'entre eux ne fait partie de ses proches et ils ne partagent avec lui-même que peu d'intérêts communs. Lors des dernières élections, son spécialiste de l'immobilier, Michael Ashner, a soutenu McCain alors qu'Ackman défendait la candidature d'Obama.

Jim Donald indique qu'il n'avait jamais entendu parler de William Ackman avant récemment. Dans deux semaines, ce petit aréopage se présentera personnellement aux actionnaires lors d'une cérémonie au Town Hall de New York.

Les pronostics des observateurs semblent pencher en faveur d'Ackman. Si les investisseurs institutionnels sont souvent circonspects face aux agissements des activistes financiers, la période actuelle génère de nouveaux comportements. Face à la chute des valeurs boursières, les actionnaires sont de plus en plus sensibles à l'opinion publique, et l'arrivée d'une nouvelle équipe pourrait constituer un signe positif vis-à-vis des marchés.