En effet, Rosoboronexport tente de revenir sur l'autorisation permettant à la banque française à monter à 50 % du capital (plus une voix) de Rosbank. ROE a exprimé ses « craintes » que Société Générale n’accède à des « secrets d’Etat » en mettant la main sur Rosbank, selon l’édition du quotidien russe Vedomosti daté du 7 décembre.

Environ 7 % du portefeuille de la dixième banque russe (en termes d’actifs gérés) correspond en effet à des clients appartenant à la sphère de l’armement. De son côté, Société Générale a « bien l’intention de respecter (ses) engagements contractuels avec Interros », un holding très diversifié qui détient actuellement 69,9 % de Rosbank.

ROE, dirigé par Sergueï Techemzov, un proche de Vladimir Poutine avec qui il était en poste au KGB en Allemagne de l’Est, entend mettre la main sur Rosbank faute de mieux : Sergueï Techemzov est en froid avec le patron de Sberbank et la VTB vient d’être transformée en corporation d’Etat.

L’option scission ?

Néanmoins, la ficelle semble un peu grosse pour véritablement inquiéter la banque française dirigée par Daniel Bouton. Très présente en Europe centrale et orientale, la Société Générale entend bien poursuivre son implantation dans ces pays européens émergents de « l'étranger proche ». La SG est d'ailleurs en discussions avec Rosbank depuis maintenant trois ans et n’a jamais été si près du but.

Reste une autre alternative, qui pour l'instant n'est qu'une hypothèse : scinder Rosbank en deux lots. L’activité de banque de détail forte de 800 agences reviendrait à la Société Générale, alors que la Banque de financement continuerait de vivre sa vie.

Une sorte de lot de consolation. A suivre...