Mikhaïl Prokhorov fait le "Snob" à New York
Ne pas se tromper : notre milliardaire n'a rien d'un insupportable mondain. Il vient seulement de lancer son magazine, intitulé Snob, à New York et dans d'autres grandes villes américaines, afin de toucher la nombreuse diaspora russe. En plus, le terme Snob est plutôt un compliment en russe...
Egalement disponible en Grande-Bretagne, ce magazine mensuel (10 numéros par an) sera édité à 20 000 exemplaires et vendu au prix de 8 dollars. Il ne sera pas traduit en anglais et ne sera donc lisible que par les Russes de naissance ou d'adoption. En couverture du numéro de septembre ? Un portrait de Stepan Pachikov, brillant fondateur de ParaGraph, un logiciel de reconnaissance d'écriture.
« Les Russes vivant à l'étranger sont en train de redécouvrir la Russie », assure Masha Gessen, rédactrice en chef du magazine. Elle ajoute qu'ils sont désormais « assez sûrs d'eux et bien installés pour pouvoir revenir à la culture qui les unit ». De fait, avoir réussi à faire fortune hors de son pays permet de revenir dans ce dernier sans déshonneur, au moins à travers un magazine, parie-t-elle.
Mikhaïl Prokhorov poursuit deux objectifs avec le lancement de Snob : séduire les 330 000 expatriés russes et soviétiques aux Etats-Unis, et attirer de nouveaux fans pour son équipe de basket, les New Jersey Nets. A New York, notre milliardaire est en fait un petit peu comme chez lui, puisqu'outre son équipe de basket, il a acheté pour 200 millions la moitié des parts du Barclays Center, une majestueuse arène sportive située à Brooklyn, la « little Moscow » de la métropole new-yorkaise.
Mikhaïl Prokhorov, deuxième fortune de Russie (13,4 milliards de dollars selon Forbes), est à la tête d'Onexim, un fonds de private equity présent dans de nombreux secteurs, du nickel à la pile à combustible en passant par les nanotechnologies ou le secteur minier. Son magazine, dans lequel il a investi 100 millions de dollars en deux ans et ses New Jersey Nets viennent compléter un empire plutôt éclectique.