Michael O’Leary ne fait pas de sentiment. Malgré les excellentes performances enregistrées par Ryanair à Marseille (1,5 million de passagers en 2010), il a décidé de quitter les lieux et de redéployer ses 4 avions et 200 salariés marseillais sur des bases espagnoles, italiennes et lituaniennes, « sans licenciement », tient-il à préciser. 13 routes sur 23 ne seront plus assurées, notamment celles ralliant Marseille à Paris, Lille, Brest ou Nantes.

La raison de cette décision sans appel ? L’ouverture, en octobre, d’une procédure judiciaire contre Ryanair, pour « travail dissimulé, prêt illicite de main d’ouvre, emploi illicite et entrave au fonctionnement du comité d’entreprise et de l’exercice du droit syndical ».

Brillant mais susceptible...
Alors même que Ryanair prévoyait de lancer un cinquième avion sur la base marseillaise, ce départ pèse lourd dans les comptes de cette dernière. L’aéroport provençal s’attend ainsi à perdre 50 000 passagers par mois (entre 600 000 et 800 000 par an). La Chambre de commerce de Marseille Provence estime pour sa part à 550 millions d’euros de retombées directes et indirectes le préjudice pour l’économie du territoire. Sans oublier un millier d’emplois qui seront supprimés.

Ce départ risque de freiner le développement de l’aérogare mp² qui a été élue meilleure aérogare low-cost au monde en septembre 2009. Rappelons tout de même qu’au cours de l’année Michael O’Leary a transporté 19% des passagers de l’aéroport de Marseille, faisant de Ryanair le deuxième client après Air France !