Ce projet, baptisé Air France express, pourrait voir le jour dès l'an prochain. Mais les dirigeants se refusent de parler de "low cost" préférant la périphrase "bases province". En fait, la vraie nouveauté tient dans l'implantation de bases à Marseille, Toulouse et Nice. Ces bases permettraient de réduire les coûts du "découcher", c'est-à-dire les coûts engendrés lorsque les pilotes et les hôtesses sont obligés de dormir à l'hôtel.

Sur la base du volontariat, des pilotes d'Air France seraient détachés dans ces trois villes de province et desserviraient Orly. Leur contrat de travail en serait modifié et leur salaire augmenté. Cette implantation de bases en province permettrait surtout d'accélérer les rotations et donc de permettre d'augmenter les heures de vol des pilotes. Les équipages d'Air France volent en moyenne 560 heures par an, alors que les pilotes et hôtesses des compagnies low cost, telles qu'EasyJet ou Ryanair volent entre 650 et 700 heures par an.

Il reste encore à trouver un accord avec les syndicats qui ne voient pas tous d'un bon œil cette stratégie "low cost". Pourtant, pour les dirigeants il y a urgence. En dix ans, la part de marché des compagnies à bas coût sur le moyen-courrier est passée de 15 à 60%. Autant dire que toutes les solutions pour redresser le réseau domestique d'Air France sont les bienvenues.

Ce dispositif entre dans le plan NEO (« new european offer ») de restructuration du réseau moyen-courrier, engagé en mars dernier. D'autres compagnies européennes ont déjà mis en place des stratégies similaires pour contrer le low cost, à l'instar d'Iberia et de Lufthansa.