Air France veut contrer Michael O'Leary
Air France ne prononce pas le mot tabou "low cost". Mais si ce n'est pas un projet de low cost, ça y ressemble ! Face à la concurrence des Ryanair et autres Easyjet, la compagnie réfléchirait à la création d'ici 2011 d'une filiale à bas coût pour ses vols intérieurs.
Sur la base du volontariat, des pilotes d'Air France seraient détachés dans ces trois villes de province et desserviraient Orly. Leur contrat de travail en serait modifié et leur salaire augmenté. Cette implantation de bases en province permettrait surtout d'accélérer les rotations et donc de permettre d'augmenter les heures de vol des pilotes. Les équipages d'Air France volent en moyenne 560 heures par an, alors que les pilotes et hôtesses des compagnies low cost, telles qu'EasyJet ou Ryanair volent entre 650 et 700 heures par an.
Il reste encore à trouver un accord avec les syndicats qui ne voient pas tous d'un bon œil cette stratégie "low cost". Pourtant, pour les dirigeants il y a urgence. En dix ans, la part de marché des compagnies à bas coût sur le moyen-courrier est passée de 15 à 60%. Autant dire que toutes les solutions pour redresser le réseau domestique d'Air France sont les bienvenues.
Ce dispositif entre dans le plan NEO (« new european offer ») de restructuration du réseau moyen-courrier, engagé en mars dernier. D'autres compagnies européennes ont déjà mis en place des stratégies similaires pour contrer le low cost, à l'instar d'Iberia et de Lufthansa.