Sur le site Internet du musée du Louvre, l’onglet « Soutenez le Louvre » est placé bien en évidence sur la première page. Cliquez dessus, et vous voilà parti dans des pages « mécénat » des plus fournies. Selon votre statut, vous trouverez sans doute la sous-rubrique qui vous convient : « Individuels », et « Entreprises & fondations ». Ainsi que le type de soutien à la carte.

Quelques exemples ? Commençons par les entreprises ayant soutenu de « grands projets d’aménagement ». Dernièrement, le holding d’investissement Kingdom, détenu par le prince saoudien al-Walid bin Talal, a financé récemment « de nouveaux espaces consacrées aux Arts de l’Islam ». Bouygues Construction, filiale BTP du groupe dirigé par Martin Bouygues, a soutenu l’aménagement des « salles des Trois antiques ».

Le Cercle Louvre Entreprise, sorte de « club des mécènes institutionnels », rassemble de nombreuses sociétés de consulting (Accenture, Deloitte, E&Y,...), le fonds américain KKR... Parmi les partenaires, on trouve Lafarge, le fameux Hôtel Fouquet’s du groupe Barrière, Rothschild & Cie Banque...

Exposition à revoir

Face au manque de fonds publics, le Louvre continue sa quête de mécènes. Libération (25/02) rapporte que son président Henri Loyrette a donné mercredi dernier, le 23 janvier, une réception présentant un projet : la restauration des galeries recelant « la plus belle collection au monde de XVIIIème siècle français ». Oubliées par le projet du Grand Louvre, selon le journal, ces galeries situées dans l’aile Nord, au niveau de la Cour Carrée, devraient être revues pour 2011.

Les objets seraient mis en valeur « à l’anglo-saxonne » avec des « period rooms » - des salles meublées dans le style d’une époque, suivant une sorte de reconstitution.

Des barons mis à contribution

Seulement voilà : tout cela coûte cher : 35 millions d’euros, indique Libération, qui précise que « L’Etat en promet 16, [et que] le Louvre compte sur le mécénat pour trouver les 19 restants », soit presque 55%. Aux Etats-Unis, où de généreux donateurs se sont bousculé pour financer la remise en état d’une partie de Versailles, la « quête » a déjà commencé : 300.000 euros ont déjà été collectés en une soirée.

Ce qui n’exclut pas des donateurs « nationaux » : par exemple Michel David-Weill, ancien de la banque Lazard, ou le groupe PPR par l’entreprise de Maryvonne Pinault, épouse du fondateur du groupe, François Pinault. Pas de nouvelles, en revanche, de son concurrent et ennemi juré Bernard Arnault (LVMH), qui lui aussi fait partie des amateurs d’art « engagés ». Heureusement que les projets en manquent pas...