Les investisseurs savent que le chemin du redressement de Hewlett-Packard sera long - de 4 à 5 ans selon sa directrice générale Meg Whitman - et semé d'embûches. Après deux publications de résultats trimestriels bien accueillies, l'action du groupe informatique trébuche de 13,04% à 22,07 dollars, soit la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Les investisseurs accueillent froidement l'annonce par le groupe qu'il n'anticipait plus de croissance de ses ventes sur le prochain exercice, qui débutera en novembre.

Le groupe dirigé par Meg Whitman a mis en cause la faiblesse de son activité au troisième trimestre, clos fin juillet. Sur cette période, ses ventes ont reculé de 8% à 27,2 milliards de dollars, là où les analystes interrogés par Reuters anticipaient 27,3 milliards de dollars.

Au premier rang des coupables se trouve la principale activité de Hewlett-Packard, la fabrication de PC, un domaine où il a dû céder la place de numéro un mondial au chinois Lenovo au deuxième trimestre. Dans un marché en crise, qui a reculé de 11% entre avril et juin, cette division a enregistré un repli de 11% de son chiffre d'affaires à 7,704 milliards de dollars. Confrontée à des rivaux comme Dell, qui ont réduit leur prix pour conserver leurs parts de marché, cette division a aussi enregistré une chute de son résultat avant impôts de 43,7% à 228 millions de dollars.

Si l'agressivité sur les prix de ses concurrents a aussi pesé sur son activité serveurs, Hewlett-Packard a également reconnu avoir eu des problèmes d'exécution, qui devrait lui faire perdre entre 4 et 5 points de marché de marché. La division Enterprise Group à laquelle elle appartient a affiché une baisse de 9% à 6,786 milliards de dollars pour un résultat avant impôts en repli de 19,5% à 1,033 milliard de dollars.

Si l'activité du groupe a déçu, ses résultats sont ressortis en ligne avec les attentes. Le bénéfice net est, lui, ressorti à 1,4 milliard de dollars, soit 71 cents par action, à comparer avec une perte de 8,9 milliards de dollars représentant 4,49 dollars par action un an plus tôt. Il avait enregistré à l'époque une charge pour dépréciation de 10,6 milliards de dollars liée pour l'essentiel à l'acquisition de la SSII EDS en 2008 pour 13,9 milliards. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 86 cents, en ligne avec les attentes.

Concernant ses perspectives pour l'exercice en cours, le groupe a resserré sa fourchette d'objectifs de bénéfice par action hors éléments exceptionnels. Celui-ci est attendu entre 3,53 dollars et 3,57 dollars, contre de 3,5 à 3,6 dollars auparavant. Sa prévision moyenne, elle, reste stable à 3,55 dollars.

(C.J)