Même s'ils ne partagent pas toujours les mêmes avis quant à l'avenir du secteur, John Malone est un grand ami de Rupert Murdoch. Ainsi, pour rendre service à Rupert qui venait de perdre Peter Chemin, son bras droit, John n'a pas hésité à laisser partir Chase Carey, l'ancien dirigeant de Direct TV, pour News Corp.

Ce respect mutuel n'empêche pas John Malone, contrairement à Rupert Murdoch, de penser qu'il existe des segments forts prometteurs au sein de ce marché globalement en crise que sont les médias.

C'est le cas des câblo-opérateurs, la spécialité de Liberty.

Il y a quelques années, les velléités d'acquisition de John Malone se trouvèrent souvent freinées par les desideratas financiers des fonds d'investissement, qui réclamaient des montants astronomiques pour céder les actifs de TV payantes ou de médias en ligne.

La tourmente financière qui agite ce petit monde depuis plus d'un an a sensiblement changé la donne. Aujourd'hui, l'homme voit de nombreuses opportunités d'investissement dans des firmes saines, arrivées à maturité, mais surendettées.

C'est le cas de l'Allemand Unitymedia, que l'homme d'affaire Américain s'apprête à racheter pour 3,5 milliards d'euros (dont 1,5 milliard de dettes). Un groupe acquis en 2003 par des sociétés de capital investissement, qui a réalisé 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière et qui compte plus de 6 millions de clients.

La transaction devrait valoriser Unitymedia plus de 7 fois son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements, a précisé Liberty Media.