C’est de l’île anglo-normande de Guernesey, où sont situés les bureaux de Terra Firma, que Guy Hands a dévoilé sa stratégie pour 2011, après les déboires rencontrés ces deux dernières années avec le dossier EMI. Le milliardaire britannique a annoncé qu’il allait dépenser 500 millions d’euros dans les énergies propres, via son fonds TFCP III, qui a levé 5,4 milliards d’euros en 2007.

« Les énergies propres ont alimenté une bulle spéculative aux Etats-Unis il y a 5 ans. Aujourd’hui, notre sentiment est que les gens sont allés trop loin dans leur défiance. Sans aucun doute, les énergies propres constituent un investissement d’avenir pour les 5 à 10 prochaines années », assure Guy Hands.

Depuis le début de la crise financière, cet ancien de Goldman Sachs a compris l’intérêt à se porter sur le secteur, prenant des participations dans des entreprises spécialisées dans l’éolien (l’américain Everprower Wind, l’anglais Novera Energy) et le solaire (l’italien Rete Rinnovabile). Il assure même que ces dernières lui ont procuré un retour sur investissement 4 fois supérieur aux sommes engagées.

Mais aujourd’hui, un autre facteur justifie de passer la vitesse supérieure : l’explosion du prix du baril de pétrole, qui dépasse, et vraisemblablement pour longtemps, les 100 dollars. « Si cela devient une caractéristique chronique dans les 5 à 10 prochaines années, cela aura des effets majeurs. Avoir le contrôle sur la fourniture d’énergie apportera beaucoup de valeur », explique Guy Hands.

S’il convient que la période dorée du capital-investissement est sans doute révolue, il reste des opportunités à saisir, mais pas à tout prix. Notre baron regarde ainsi attentivement l’orientation des politiques publiques. Constatant que Madrid avait décidé de ne plus subven-tionner les énergies renouvelables (cela gonflait démesurément la facture d’électricité des Espagnols), Guy Hands a dernièrement renoncé à y faire des emplettes...