Voilà une décision qui a dû donner du baume au cœur aux ardents défenseurs du juteux marché des casinos, au premier rang desquels le dynamique Georges Tranchant, patron du groupe éponyme.

À l'origine de cette liesse affichée, la confirmation par la Cour de justice européenne d'une interdiction de proposer des jeux de hasard sur Internet à deux opérateurs privés installés au Portugal.

Cette décision d'une juridiction européenne « enlèvera toute possibilité de défense aux contrevenants qui, jusqu'à présent, s'appuyaient sur la position du Commissaire européen Charlie McCreevy », a estimé Monsieur Tranchant.

Objectif avoué de l'homme d'affaire : obtenir une interdiction similaire pour 14 sites de jeux en ligne, qui devraient comparaître devant la onzième chambre correctionnelle du tribunal correctionnel de Paris entre le 8 et 10 février 2010.

Le groupe Tranchant s'est « constitué partie civile au regard du préjudice subi par ses casinos, (et) demandera au tribunal d'assortir sa condamnation des contrevenants d'une interdiction de pratiquer les jeux par Internet sur le territoire français pour une période de plusieurs années qu'il voudra bien fixer » a justifié son président.

Un jugement qui fait aussi l'affaire d'Eric Woerth, dont le projet de loi sur l'ouverture des paris en ligne doit être examiné à l'Assemblée nationale les 7 et 8 octobre prochains.

« Cette décision conforte l'architecture du projet de loi français relatif à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne », s'est félicité le ministre du budget Français.

Un projet qui prévoit notamment que « seuls les opérateurs ayant obtenu une licence des autorités françaises seront habilités à proposer une offre de jeux sur le territoire français ». Ainsi, les sites de jeux en ligne détenant déjà une licence d'exploitation dans un pays membre de l'Union européenne devront donc en obtenir une nouvelle auprès des autorités françaises pour s'installer dans l'Hexagone.

En définitive, le seul à ne pas s'enthousiasmer de cette nouvelle, est probablement Charlie McCreevy, le commissaire européen au Marché intérieur, qui s'était révélé un défenseur acharné de la libéralisation des jeux en ligne.