* Conseil d'administration mardi sur les options stratégiques pour la Fnac

* PPR examinera un projet de scission de la Fnac-source

* Une introduction en Bourse possible-source

* Le titre PPR a gagné 2%, seule hausse du CAC 40 (Actualisé avec communiqué de PPR)

par Pascale Denis et Astrid Wendlandt

PARIS, 8 octobre (Reuters) - Le groupe PPR doit présenter mardi les modalités de sa sortie de la Fnac, qu'il projette depuis longtemps pour se concentrer sur des actifs plus rentables et dont le potentiel de croissance est plus important comme le luxe et la mode sportive.

Un conseil d'administration se tiendra mardi "afin d'étudier les options stratégiques concernant la Fnac", a confirmé PPR lundi soir, précisant qu'un communiqué serait diffusé dans la foulée.

Une source proche du dossier avait indiqué dans la matinée à Reuters que le conseil d'administration examinerait mardi un projet de scission de la Fnac, qui serait ensuite présenté aux salariés de l'enseigne.

"Le schéma de sortie n'est pas totalement arrêté, il pourrait s'agir d'une scission ou d'une introduction en Bourse", avait ajouté la source, indiquant que le projet serait soumis aux actionnaires de PPR lors de leur assemblée générale en 2013.

PPR, qui veut se désengager complètement de la distribtion, pourrait ainsi déconsolider la Fnac dans ses comptes comme il l'a déjà fait avec l'autre actif qu'il possède dans la distribution, sa filiale de vente à distance Redcats (La Redoute, Cyrillus, VertBaudet) désormais mentionnée "à la vente".

Le scénario d'une scission de la Fnac se ferait sur le modèle de Dia et Carrefour, ou d'Edenred et Accor , soit une scission suivie d'une entrée en Bourse.

Cette solution semble la plus aisée pour PPR car elle s'accompagnerait de moins d'incertitudes étant donné la fragilité actuelle des marchés financiers et le modèle industriel de la Fnac.

L'enseigne vend à la fois des livres et des disques, fragilisés par la dématérialisation des produits culturels, et des produits multimédias pénalisés par le ralentissement de la consommation. (voir )

"La Fnac est confrontée à des défis multiples, que ce soit dans le livre, les disques, les DVD... Les principaux rayons de la Fnac sont frappés", souligne un banquier d'affaires parisien.

Un autre banquier souligne que "la Fnac est aujourd'hui devenu un actif plus difficile à vendre, ce qui n'aurait pas forcement été vrai il y a encore une dizaine d'années".

Le moment semble cependant opportun pour PPR, qui a lancé en janvier un plan de redressement de la Fnac qui devrait porter ses fruits en 2013.

La Fnac comptait 154 magasins à fin 2011 et employait 14.082 personnes. Son chiffre d'affaires a atteint près de 4,2 milliards d'euros en 2011, soit 34% des ventes de PPR.

Le ministre du Travail Michel Sapin a déclaré que le gouvernement serait attentif à l'éventuel impact sur l'emploi de la décision de PPR.

"L'Etat (...) ce n'est pas lui qui décide de tout, mais il est là, il est présent, il accompagne, il fait en sorte que s'il y a des risques pour les salariés, ils soient le plus possible limités", a-t-il dit sur France Info en réponse à une question sur ce dossier.

"DES RACHATS DANS LE LUXE DEVRAIENT SUIVRE"

En Bourse, l'action PPR s'est adjugé 2,01% lundi pour clôturer à 124,15 euros, signant la seule hausse de l'indice CAC 40 dans un marché en net repli (-1,17%).

"La vente d'un actif de distribution serait positive pour l'action PPR, même si tout dépendra du prix (...) PPR devrait être capable de vendre la Fnac pour 550 millions d'euros", a estimé un trader basé à Paris.

"Après la vente des actifs de distribution, des rachats dans le luxe devraient suivre rapidement", a-t-il ajouté.

L'objectif de PPR, qui a accéléré son recentrage en 2009 avec la mise en Bourse de sa filiale CFAO suivie par la vente de Conforama en 2011, n'est ni le désendettement ni le financement d'acquisitions.

Le groupe a maintes fois affirmé que sa stratégie n'était pas de réaliser de grosses acquisitions, mais de cibler des actifs de taille petite et moyenne qui présentent à la fois des potentiels de synergies et des perspectives de croissance.

Son PDG François-Henri Pinault a réaffirmé jeudi que PPR disposait d'un très fort potentiel à long terme pour ses marques de luxe (Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta, Yves Saint Laurent, entre autres) et de mode sportive (Puma, Volcom) grâce à la croissance des pays émergents et que le groupe allait "se bâtir à 80%" sur sa croissance organique.

François-Henri Pinault a aussi indiqué que PPR ferait une annonce sur la cession de Redcats avant la présentation de son chiffre d'affaires du troisième trimestre, prévue le 25 octobre, sans dire si la filiale serait vendue en totalité ou en partie. (Avec Benjamin Mallet, Blaise Robinson et Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : CARREFOUR, PPR, ACCOR, Puma AG Rudolf Dassler Sport