En octobre dernier, Douglas Miller, président du producteur de gaz naturel Exco, a déposé une offre à 20,50 dollars par action, valorisant son groupe 4,3 milliards de dollars. Preuve que son projet est sérieux, il s’est adjoint le soutien du milliardaire texan Thomas Boone Pickens, mais aussi de deux fonds d’investissement, Oaktree Capital et Ares Management.

Il faut dire que les perspectives d’Exco sont particulièrement prometteuses : une découverte sur le champ de Haynesville, en Louisiane, a fait passer ses réserves prouvées de 959 milliards en 2009 à 1 500 milliards de pieds cubes de gaz en 2010. Et si, comme c’est le plus probable, les prix du gaz naturel se remettent à grimper, ces nouvelles capacités se révèleraient hautement rentables.

Wilbur Ross, à la tête de WL Ross & Co, ne s’y est pas trompé : il a récemment augmenté sa participation dans Exco, qui est passée de 7,5% à 9,7%. Mais il ne s’est pas contenté de cela, réclamant des discussions sur les « alternatives stratégiques » avec le management en place. Wilbur Ross a mis toutes les options sur la table et dans la balance, qu’il s’agisse d’un rachat ou d’un départ pur et simple du tour de table.

Le conseil d’administration se retrouve donc sous pression, tenaillé qu’il est entre les ambitions de Douglas Miller, adossé à la fortune de Thomas Boone Pickens, et celles de Wilbur Ross. Des deux, le premier peut davantage se targuer d’être un spécialiste du secteur. Pickens ne cesse en effet de réclamer au gouvernement de son pays un « new deal » énergétique, de manière à enfin exploiter les faramineux gisements gaziers présents dans le sol américain.