Bruxelles (awp/afp) - La croissance de l'activité privée dans la zone euro a de nouveau reculé en juin, affichant son niveau le plus bas depuis janvier 2015, selon la première estimation de l'indice PMI composite, publiée jeudi par le cabinet Markit.

L'indice s'inscrit à 52,8 en juin, contre 53,1 en mai, est-il précisé dans le communiqué.

"L'affaiblissement des performances dans la région s'explique notamment par le climat actuel d'incertitude économique et politique", est-il ajouté, sans faire directement référence au retrait possible du Royaume-Uni de l'Union européenne, sur lequel les Britanniques sont appelés à se prononcer jeudi.

"Le renforcement du taux d'expansion de la production dans l'industrie manufacturière (...) est partiellement compensé par un ralentissement de la croissance dans le secteur des services", détaille Markit.

Lorsque le PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

A 52,8, l'indice affiche un "plus bas depuis 17 mois", remarque le cabinet Markit.

Selon Chris Williamson, économiste chez Markit, ce chiffre "décevant" est imputable à une "incertitude politique croissante", qui a causé "un léger ralentissement" et assombri "des perspectives d'activité" dans la zone euro.

"La croissance du PIB devrait ainsi ralentir par rapport au taux robuste enregistré au premier trimestre (0,6%) pour afficher, sur l'ensemble du deuxième trimestre, un rythme d'environ 0,3%", ajoute-t-il.

Markit remarque cependant qu'en dépit de "la faible croissance des nouvelles affaires", "le travail en cours enregistre sa plus forte progression depuis 9 mois", aussi bien "dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière", poussant les entreprises à recruter "du personnel supplémentaire".

Au niveau national, la croissance est continue en Allemagne "mais légèrement plus faible qu'en mai" et "en très légère baisse" en France, "la première depuis 4 mois".

Le recul de l'indice PMI "est pire" qu'attendu, souligne pour sa part Stephen Brown, du cabinet Capital Economics, dans un communiqué.

Elle semble en partie causée par "les grèves en France et reflète aussi probablement la suspension de l'activité avant le vote britannique sur l'appartenance à l'Union européenne", ajoute-t-il.

afp/buc