PARIS (Reuters) - La rapide poignée de main entre les deux candidats d'extrême droite à l'élection présidentielle en France, Marine Le Pen et Eric Zemmour, restera l'une des images du "grand oral" organisé lundi par le Medef pour six candidats engagés dans la course à l'Elysée.

La candidate du Rassemblement national et le fondateur du parti "Reconquête" se sont croisés sur une tribune dressée à la Station F, à Paris, où sont également intervenus Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), Fabien Roussel (Parti communiste français), Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Valérie Pécresse (Les Républicains) devant un parterre de chefs d'entreprises.

Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour sont au coude à coude dans les derniers sondages d'intentions de vote derrière Emmanuel Macron, pas encore officiellement candidat à sa réélection, en vue des scrutins des 10 et 24 avril.

A l'instar de candidats potentiels comme Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), les deux leaders d'extrême droite sont à la peine pour recueillir les parrainages d'élus nécessaires avant la date butoir du 4 mars.

"Moi je suis amenée à serrer la main de l'intégralité des candidats à l'élection présidentielle parce que je suis une républicaine", a dit Marine Le Pen devant la presse après son exposé, qui précédait celui d'Eric Zemmour.

"Moi je suis venue parler d'entreprise, il y a des gens qui perdent leur boulot à l'heure où on se parle, il y a 5,8 millions de chômeurs, c'est beaucoup plus important que de savoir si Marine a serré la main d'Eric", a-t-elle ajouté.

Eric Zemmour a jugé "normal" de saluer sa rivale, qui a vu récemment plusieurs cadres du Rassemblement national la quitter pour rejoindre l'équipe de campagne de l'ancien journaliste.

"Nous sommes des êtres civilisés, ça me paraît assez normal", a dit Eric Zemmour.

"On n'est pas dans la cour d'école. Il y a des gens qui viennent par conviction et qui pensent que leurs idées sont mieux défendues et que leurs convictions sont plus proches des miennes que des siennes. C'est un choix politique", a-t-il ajouté.

(Reportage Elizabeth Pineau et Antony Paone)