Grèce : toujours en difficulté
 
Début septembre, la Troïka, qui regroupe  des représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, viendront de nouveau auditer les comptes publics de la péninsule hellénique. Le gouvernement d’Antonis Samaras doit encore réaliser 11.5 milliards d’euros d’économies pour boucler les budgets 2013 et 2014. Ce dernier souhaiterait obtenir deux années supplémentaires pour le programme d’ajustement budgétaire prétextant qu’un allongement de la durée pour assainir ses finances publiques permettra un retour plus rapide de la croissance et procurera donc davantage de recettes pour le budget national.
 
C’est pourquoi, le premier ministre grec doit rencontrer ces prochains jours la Chancelière allemande puis le Président français après s'être entretenu avec Jean-Claude Juncker. Il tentera de convaincre ces trois parties que les conditions drastiques actuelles de retour à l’équilibre budgétaire asphyxie le pays et l’empêche de retrouver la croissance.

Intervention des banques centrales : bientôt fixée

Ceci aura tenu en haleine les marchés durant tout l’été. Si nous en savons un peu plus sur la volonté de la BCE, il est en revanche plus compliqué de déterminer les réelles intentions de la Fed. Lors des Minutes de la Fed, Ben Bernanke semble avoir un peu plus ouvert la voie à un nouvel assouplissement quantitatif sans toutefois en préciser les conditions. Une baisse des taux long terme semble être l’objectif recherché et pourrait s’appuyer sur des achats d’obligations gagées sur des créances immobilières.
 
Les investisseurs devraient être fixés au cours des prochaines semaines, d’abord lors de la réunion de Jackson Hole (31 août) où se réunissent les banquiers centraux du monde entier, puis lors de la réunion de politique monétaire de la Fed (les 12-13 septembre prochains). La BCE tiendra quant à elle sa réunion le 6 septembre.
 
Les détentes observées sur les taux obligataires sont dues à des attentes d’interventions des institutions monétaires. Il faut désormais espérer que les investisseurs ne soient pas déçus sous peine de voir un retour en force du flux vendeur.
 
Le MES : soumis au verdict de la cour constitutionnelle allemande
 
On saura le 12 septembre prochain si le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) et le traité budgétaire sont compatibles avec la loi fondamentale allemande. Plusieurs recours ont été déposés auprès de la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Un avis défavorable de cette institution complexifierait lourdement la résolution de la crise en zone Euro.
 
Si conformité il y a, les dirigeants politiques devront alors rapidement mettre en place ce MES qui doit avoir à terme une capacité de prêt de 500 milliards d’euros. Rappelons que ce fonds a pour but de prêter de l’argent à des taux bonifiés aux Etats qui n’ont plus la capacité d’emprunter à des taux raisonnables. Les différentes modalités de fonctionnement peuvent être la pierre d’achoppement entre les Etats membres.
 
L’Union bancaire : un projet qui prend forme

Autre chantier d’envergure, l’union bancaire dont les modalités seront présentées le 11 septembre prochain. Le point central du projet devrait être une supervision de la part de la BCE de toutes les banques de la zone Euro. Cette dernière devrait utiliser les régulateurs de chaque pays pour assurer le contrôle régulier et intervenir uniquement en cas de risque majeur. Les réticences de chaque Etat face à ce nouveau pas vers le fédéralisme se feront sentir puisque une telle mesure mettrait un frein au pouvoir des gouvernements dans leur système bancaire.
 
Espagne/Italie : sous tensions
 
Ces deux pays auront été les cibles d’attaques sur les marchés financiers et le seront encore ; en témoigne les vives tensions sur leurs taux obligataires. Les banques espagnoles devraient indiquer ces prochains jours le montant nécessaire pour leur refinancement. Une enveloppe de 100 milliards est d’ores et déjà prête pour le système bancaire ibérique.
 
Le gouvernement Rajoy pourrait également demander l’aide de l’Union Européenne, condition nécessaire pour que la BCE achète la dette court terme du pays. Cependant, par crainte d’une pression européenne encore plus forte sur l’austérité, Madrid souhaite d’abord connaître les modalités et les conséquences sur son économie déjà fortement dégradée. Par la suite, d’autres Etats pourraient demander l’aide à commencer par l’Italie dont les charges de la dette sont la première dépense.   
 
 
 
Comme nous pouvons le constater les sujets ne manqueront pas en cette rentrée pour de nouveau animer les marchés financiers. L’évolution et le déroulement de ces dossiers seront à suivre de près car nul ne doute qu’ils seront la clé des tendances à venir… à la hausse comme à la baisse !!!