TRIPOLI, Liban, 1er décembre (Reuters) - Les affrontements ce week-end entre partisans du régime et insurgés syriens ont fait au total dix morts à Tripoli, la grande ville du Nord-Liban située à une trentaine de km de la frontière syrienne, a-t-on appris auprès des services de sécurité libanais.

Dimanche, la liste des victimes s'est allongée avec la mort de quatre personnes tuées par des tireurs embusqués, dit-on de même source.

Les heurts ont opposé des habitants du quartier sunnite de Bab al-Tabbaneh, gagnés à la cause des rebelles syriens, et du quartier alaouite de Jebel Mohsen, qui défend le pouvoir de Bachar al Assad, membre lui aussi de cette branche de l'islam chiite.

Les divisions confessionnelles de Tripoli sont le reflet des tensions croissantes au Liban du fait de la guerre civile qui fait rage en Syrie depuis mars 2011.

D'après les Tripolitains, le bruit de tirs nourris et d'explosions de roquette a retenti à travers la deuxième plus importante ville du pays du Cèdre de minuit à 06h00 locales. Pendant la journée, la ville, dont les rues désertes sont patrouillées par l'armée, est plus calme même si on peut entendre des fusillades sporadiques.

Dimanche, le Premier ministre chargé d'expédier les affaires courantes, Najib Mikati, un sunnite originaire de Tripoli, a annoncé qu'après des consultations avec le ministre de l'Intérieur, Marouane Charbel, l'armée s'était vue confier le contrôle de toutes les forces de sécurité présentes dans cette ville.

Les militaires ont perquisitionné plusieurs bâtiments utilisés par des tireurs embusqués, procédant à huit interpellations et confisquant des armes. (Nazih Siddiq; Jean-Loup Fiévet pour le service français)