LE CAIRE, 1er décembre (Reuters) - L'Assemblée constituante égyptienne a adopté dimanche un projet de Loi fondamentale qui donne la possibilité d'organiser un scrutin présidentiel avant des élections législatives, contrairement à la "feuille de route" fixée par l'armée après le renversement le 3 juillet du président islamiste élu Mohamed Morsi.

Le projet original tel que présenté par les militaires prévoyait d'abord la tenue d'élections législatives, suivies d'un scrutin présidentiel.

Le projet de constitution, dans sa version définitive adopté dimanche part les 50 membres de la constituante, ne précise désormais plus l'ordre des scrutins.

Il indique seulement que des élections devront se dérouler au plus tard six mois après la ratification de la constitution lors d'un référendum prévu en décembre ou janvier.

Une telle disposition ouvre la voie à une inversion du calendrier électoral, avec un scrutin présidentiel programmé avant des élections législatives, .

Cette modification, annoncée par le président de la constituante, Amr Moussa, sème le trouble sur le déroulement de la transition politique dans un pays toujours marqué par l'instabilité, près de trois ans après la chute du président Hosni Moubarak et cinq mois après la destitution de son successeur par les militaires.

Les membres de la constituante ont dans un premier temps rejeté un article voulant que les élections législatives précèdent le scrutin présidentiel.

Trente-trois constituants sur les 50 désignés par le chef de l'Etat par intérim, le président Adli Mansour, ont voté contre cet article, qui a été ensuite amendé.

Certains membres de la Constituante rêvent de voir le chef d'état-major des forces armées, le général Abdel Fattah al Sissi, se présenter à l'élection présidentielle, et souligne qu'un président bien élu pourra forger des alliances politiques avant les législatives.

Il appartient désormais au Président par intérim Adli Mansour, considéré par ses adversaires comme un simple exécutant des décisions des militaires, de décider quel scrutin doit avoir lieu d'abord, ou si présidentielle et législatives peuvent se dérouler en même temps. (Tom Perry et Yasmine Saleh; Jean-Loup Fiévet et Pascal Liétout pour le service français)