Les dirigeants européens ont entamé un vaste ballet diplomatique afin de ne pas répéter lors du Conseil européen des 7 et 8 février l'échec du sommet de novembre, où les Vingt-Sept s'étaient séparés sans accord.

"Je suis très optimiste que nous réussirons, que nous parviendrons à un accord sur la question du budget à long terme de l'UE", a déclaré la chancelière lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil italien.

En visite à Berlin avant de se rendre à Paris dimanche, Mario Monti a jugé qu'un compromis pourrait être trouvé.

"Je suis confiant qu'une fois de plus il sera possible d'avoir une discussion franche afin de trouver un point d'équilibre", a dit l'ancien commissaire européen.

Paris reste plus prudent.

"Nous sommes pleinement mobilisés pour réunir les conditions d'un accord", dit-on de source diplomatique à l'Elysée.

Mais une autre source française fait preuve de plus d'optimisme, soulignant que la différence entre les positions de Paris et Berlin n'est désormais plus que de 5 milliards d'euros, une paille dans le budget global de près de 1.000 milliards d'euros de 2014-2020.

De source européenne, on souligne toutefois que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a choisi une stratégie risquée en menant des tractations avec les "grands pays" de l'UE, laissant les autres Etats membres dans l'inconnu dans l'espoir de présenter une proposition à prendre ou à laisser.

MONTI-HOLLANDE DIMANCHE

Le président français rencontrera Mario Monti dimanche pour achever la préparation du sommet des 7 et 8 février et prononcera mardi prochain un discours devant le Parlement européen de Strasbourg.

François Hollande doit aussi assister mercredi au match amical de football France-Allemagne avec Angela Merkel.

Les deux dirigeants, qui revendiquent tous deux une passion pour le ballon rond, assisteront ensemble à la rencontre au Stade de France mais leur entourage travaille aussi à une rencontre plus studieuse afin de rapprocher leurs positions.

La Grande-Bretagne, suivie par d'autres pays comme la Suède, milite pour une réduction d'ampleur du budget européen alors que la France, l'Italie ou la Pologne souhaitent préserver les fonds structurels ou la Politique agricole commune.

L'Allemagne, qui a défendu une position médiane entre la France et le Royaume-Uni, s'était placée au centre du jeu diplomatique européen à cette occasion.

Si les négociations sur le budget sont traditionnellement tendues, le référendum promis par David Cameron sur l'appartenance de son pays à l'Union pourrait contribuer à crisper plus que d'habitude les négociations.

Pour l'heure, on estime de source française qu'un accord pourrait se faire sur une enveloppe globale un peu inférieure aux 983 milliards d'euros proposés en novembre par Herman Van Rompuy.

Stephen Brown et Noah Barkin à Berlin, Julien Ponthus et Jean-Loup à Paris,