LIMA, 9 août (Reuters) - Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Ricardo Luna, a estimé mardi que le gouvernement vénézuélien était une "dictature" à l'issue d'un sommet régional où douze pays ont condamné "la rupture de l'ordre démocratique" au Venezuela.

Dans un communiqué conjoint publié à l'issue de la réunion à Lima, douze des 17 pays présents, dont le Canada, le Brésil, le Chili, l'Argentine et le Mexique ont jugé "illégitime" l'Assemblée constituante entrée en fonction vendredi et ont affirmé leur soutien à solution pacifique et négociée à la crise politique.

Le Pérou, dirigé par le président centriste Pedro Pablo Kuczysnki, ancien banquier de Wall Street qualifié de "laquais" des Etats-Unis par Nicolas Maduro, a convoqué la réunion dans le sillage des élections constituantes au Venezuela, vues comme le signe des ambitions autoritaires du chef de l'Etat socialiste.

"Nous sommes confrontés à une dictature au Venezuela", a déclaré le ministre des Affaires étrangères péruvien Ricardo Luna, soulignant l'importance d'une gestion collective de cette "crise régionale sans précédent" et vantant aussi l'intérêt d'action individuelles.

Les commentaires du chef de la diplomatie péruvienne étaient parmi les plus durs à l'égard du pays, au regard de la vague de condamnations internationales qui ont suivi l'élection.

Le groupe régional a condamné en outre "les violations systématiques des droits de l'homme et des libertés fondamentales, les violences, la répression et les persécutions politiques, l'existence de prisonniers politiques et l'absence d'élections libres".

Le Pérou, la Colombie et l'Argentine se sont montrés partisans de condamnations fortes tandis que le Brésil et le Mexique se sont montrés favorables à des formulations plus prudentes, précise-t-on de source anonyme.

Le chef de la diplomatie chilienne Heraldo Munoz a assuré à des journalistes que le groupe n'entendait pas s'immiscer dans les affaires intérieures du Venezuela.

"Ce que nous voulons, c'est rétablir l'ordre démocratique rompu", a-t-il dit, ajoutant que le Chili "n'acceptait pas les coups militaires, les auto-coups ni les insurrections militaires". Dans le même temps, les alliés de gauche du Venezuela de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), qui compte notamment le Nicaragua, la Bolivie, l'Equateur et Cuba, se sont réunis à Caracas pour exprimer leur soutien à Nicolas Maduro.

(Mitra Taj, Ursula Scollo, Eyanir Chinea et Marco Aquino, Julie Carriat pour le service français)