M. Zuma a été condamné l'année dernière à 15 mois d'emprisonnement après avoir ignoré une ordonnance du tribunal l'enjoignant de témoigner dans le cadre d'une enquête gouvernementale sur la corruption généralisée au cours de ses neuf années de présidence, qui ont pris fin en 2018 lorsque Cyril Ramaphosa l'a remplacé dans le cadre d'un programme de lutte contre la corruption.

M. Zuma s'est rendu aux autorités en juillet de l'année dernière et a été remis en liberté conditionnelle pour raisons médicales deux mois plus tard.

Son arrestation avait déclenché des pillages et des violences généralisées qui avaient fait au moins 337 morts.

En décembre dernier, la Haute Cour a annulé la décision de libération conditionnelle et ordonné le retour en prison de M. Zuma. M. Zuma a fait appel et est resté en liberté.

La Cour suprême a statué lundi que la décision d'accorder à M. Zuma une libération conditionnelle pour raisons médicales, contre l'avis de la Commission consultative médicale pour la libération conditionnelle, était illégale.

"Sur toutes les bases imaginables, la décision du commissaire était illégale et inconstitutionnelle. La Haute Cour a eu raison de l'annuler", indique le jugement.

Elle a également rejeté une décision prise par le département des services correctionnels en octobre de cette année, selon laquelle la peine d'emprisonnement de M. Zuma avait pris fin alors que son appel était en cours d'examen.

"En d'autres termes, M. Zuma, en droit, n'a pas fini de purger sa peine. Il doit retourner au centre correctionnel d'Estcourt pour la purger", peut-on lire dans l'arrêt de la Cour suprême d'appel.

Un porte-parole de la Jacob Zuma Foundation a déclaré dans l'après-midi que la fondation répondrait dans l'heure, mais dans la soirée, elle ne l'avait toujours pas fait. Dimanche, avant la décision du tribunal, le porte-parole de la fondation, Mzwanele Manyi, a déclaré que l'arrêt n'avait rien à voir avec M. Zuma.

"Nous pensons qu'il a purgé les 15 mois qu'il devait purger en tout état de cause et, surtout, que ce n'est pas le président Zuma qui a demandé la libération conditionnelle pour raisons médicales... C'est le gouvernement lui-même, le département des services correctionnels qui a lancé le processus et l'a mené à bien", avait-il déclaré.

Le tribunal ne s'est pas prononcé sur la question de savoir si le temps passé par M. Zuma en liberté conditionnelle pour raisons médicales devait être pris en compte dans la détermination de la période d'incarcération restante, estimant que cette question était laissée à l'appréciation du commissaire national des services correctionnels.

Le département des services correctionnels a déclaré qu'il prenait acte de la décision du tribunal et qu'il la respectait.

"Nous étudierons le jugement dans son intégralité afin de déterminer la marche à suivre dans les délais impartis", indique un communiqué.