BAMAKO, 19 janvier (Reuters) - Un responsable de la police islamique a été lynché samedi dans la ville de Gao, dans le nord du Mali, pour venger la mort, quelques heures auparavant, d'un journaliste local, ont rapporté des habitants et la présidence malienne.

La population de Gao, aux mains des rebelles islamistes depuis la mi-2012, ont déjà protesté contre l'application d'une interprétation rigoriste de la "charia" (loi coranique). Mais si ce lynchage est confirmé, ce serait la première fois que des civils s'en prennent de cette manière à un combattant.

Le journaliste de Gao Kader Touré a été tué après avoir été soupçonné de travailler pour des radios étrangères, a déclaré l'un de ses anciens collègues, Idrissa Touré.

"Le commissaire de la police islamique Aliou Touré a été tué par un jeune homme en guise de revanche", a déclaré un habitant de Gao, Mazou Touré. Aliou Touré avait été recruté par les islamistes radicaux du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui se sont emparés de Gao en juin.

Il s'est illustré pour avoir notamment tranché la main de son propre frère dans le cadre de l'application de la "charia".

La radio française RFI a interrogé par téléphone satellite un habitant de Gao qui a donné une version des faits similaire. L'information a, en outre, été relayée sur le site Twitter de la présidence du Mali.

Des bases islamistes ont été bombardé cette semaine à Gao par l'aviation française mais d'après les habitants, un certain nombre de djihadistes sont toujours présents en ville.

(Adama Diarra; Jean-Loup Fiévet pour le service français)