ROME, 28 janvier (Reuters) - Un tribunal italien a estimé lundi que le DC-9 de la compagnie Itavia qui s'est abîmé le 27 juin 1980 au large de la Sicile, avec 81 personnes à son bord, a probablement été victime d'un tir de missile.

L'affaire divise les Italiens depuis plus de trente-deux ans.

Dans son arrêt, le dernier en date d'une série, la cour demande que l'Etat italien indemnise les familles des 81 victimes faute d'avoir assuré la sécurité des passagers.

Des indices "variés et convergents" donnent à penser qu'un tir de missile est à l'origine de la perte de l'appareil, qui effectuait un vol Bologne-Palerme et s'est abîmé en mer près de l'île d'Ustica, au nord de la Sicile, ont estimé les magistrats.

En 2004, un tribunal avait jugé que l'avion s'était écrasé "dans un scénario de quasi-guerre".

D'après des informations de presse qui s'appuient sur des enregistrements radar, le vol d'Itavia, une compagnie intérieure transalpine aujourd'hui disparue, des chasseurs de plusieurs Etats membres de l'Otan se trouvaient dans les parages au moment de la destruction du DC-9.

Ces chasseurs "pistaient" apparemment un MiG libyen qui cherchait à échapper aux contrôles radar en volant très près de l'appareil civil.

Selon une autre théorie, le DC-9 italien aurait pénétré dans l'espace réservé à des manoeuvres aériennes et aurait été touché par un missile tiré par un chasseur qui l'avait pris pour un avion ennemi intrus.

La majorité des Italiens croient que l'armée ou les services de sécurité ont dissimulé la cause véritable de la catastrophe, qui a fait l'objet d'un film et de nombreux ouvrages. (Philip Pullella; Jean-Loup Fiévet pour le service français)