VIENNE, 10 avril (Reuters) - Un militant ukrainien a déclaré jeudi avoir été enlevé et torturé en mars par une faction pro-russe en Crimée, avant d'être libéré au bout de 11 jours dans le cadre d'un échange de prisonniers.

Andreï Chtchekoune a fait ses déclarations à la presse à Vienne, en marge d'une conférence sur la torture organisée par le département des droits de l'homme de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

Selon Andreï Chtchekoune, ses ravisseurs, qui l'ont kidnappé le 9 mars, l'ont déshabillé, tabassé, ont fixé des électrodes à son corps et ont menacé de lui couper une oreille. Andreï Chtchekoune dit avoir été le coordinateur du mouvement pro-européen Euromaïdan en Crimée et vivre depuis 23 ans dans une ville du centre de la péninsule, Bakhtchissaraï.

"Il faut que la communauté internationale agisse pour empêcher ce qui se passe en Crimée et pour défendre ceux qui ne veulent pas être intégrés à la Russie mais doivent toujours supporter la crise en cours", a-t-il dit.

Mikhaïl Cheremet, commandant de la force d'"autodéfense" criméenne responsable, selon Chtchekoune, des tortures en question, a dit ne pas avoir entendu parler de cette affaire et a démenti que ses hommes aient pu pratiquer la torture.

Les autorités russes ont annexé la péninsule de Crimée dans la foulée du référendum du 16 mars, lors duquel les électeurs criméens s'étaient massivement prononcés en faveur du rattachement de leur république autonome à la Fédération de Russie. (Michael Shields; Eric Faye pour le service français)