La sélection du jury doit commencer devant le tribunal fédéral de Boston dans l'affaire Vladislav Klyushin, 42 ans, qui, avant son arrestation en Suisse en 2021, était propriétaire d'une société de technologie de l'information basée à Moscou et entretenant des liens avec le gouvernement russe.

Ce procès de trois semaines intervient à un moment où les relations entre les États-Unis et la Russie sont au plus bas, après l'invasion de l'Ukraine par le président russe Vladimir Poutine l'année dernière. Bien que l'affaire contre Klyushin, qui a plaidé non coupable, soit antérieure à la guerre, ses liens avec le Kremlin intriguent depuis longtemps les autorités américaines.

Les procureurs affirment que la société de M. Klyushin, M-13, a non seulement travaillé pour l'administration de M. Poutine, mais a également employé un ancien officier du renseignement militaire russe recherché par le gouvernement américain pour son implication présumée dans des systèmes de piratage informatique visant à interférer dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

Son avocat dans la procédure d'extradition suisse, Oliver Ciric, a déclaré que la véritable raison pour laquelle M. Klyushin était recherché était ses liens avec le gouvernement russe et que les services de renseignement américains et britanniques avaient déjà essayé de le recruter.

Les autorités américaines affirment que le pirate informatique, Ivan Ermakov, a contribué, alors qu'il travaillait pour Klyushin, à infiltrer les réseaux de deux sociétés qui aident les entreprises cotées en bourse à déposer des rapports auprès des autorités de régulation des marchés financiers, afin de télécharger des rapports financiers qui n'ont pas encore été annoncés.

En utilisant ces rapports de résultats volés, Klyushin, Ermakov et trois autres personnes de 2018 à 2020 ont accepté d'acheter et de vendre des actions pour de multiples sociétés, y compris IBM Corp, Snap Inc et Tesla Inc, ce qui leur a permis de gagner au moins 89 millions de dollars, selon les procureurs.

Les avocats de Klyushin affirment qu'il était déjà riche avant la conduite présumée et que les preuves du gouvernement reliant les transactions qu'il a effectuées aux informations piratées souffrent de "graves lacunes".

Il est détenu sans caution depuis son extradition de Suisse, un juge citant sa richesse et ses biens, notamment un yacht de près de 4 millions de dollars, que les procureurs affirment qu'il a envisagé d'acheter au moment où le système de négociation s'est mis en place.

Les procureurs prévoient de montrer aux jurés une photo du yacht, bien que la juge du district des États-Unis Patti Saris leur ait interdit la semaine dernière d'en présenter d'autres afin d'éviter "le préjugé selon lequel il s'agit d'un oligarque super riche".