KADUNA, Nigeria, 20 janvier (Reuters) - Un groupe islamiste tenu pour responsable de l'enlèvement d'Occidentaux a revendiqué dimanche la responsabilité de l'attaque d'un convoi de soldats nigérians se dirigeant vers le Mali, rapporte le journal nigérian en ligne Desert Herald.

Samedi, des inconnus avaient ouvert le feu dans l'Etat de Kogi, dans le nord-ouest du Nigeria, sur des militaires qui se rendaient à Kaduna pour prendre l'avion pour le Mali, tuant deux officiers et blessant huit autres soldats.

Selon le journal électronique qui a publié dans le passé ses communiqués, le groupe Jama'atu Ansarul Musilimina Fi Biladis, qui signifie "Avant-garde pour la protection des musulmans en Afrique noire", explique qu'il s'agissait d'empêcher le contingent nigérian de rejoindre les forces occidentales "(...) ayant pour objectif de détruire l'Empire islamique du Mali".

"Nous mettons en garde les pays africains (...) pour qu'ils (cessent) d'aider les pays occidentaux à combattre l'islam et les musulmans, faute de quoi ils s'exposeront aux pires difficultés", ajoute le groupe Ansaru, qui est classé comme "terroriste" par les autorités britanniques.

Ce groupe, qui serait une dissidence de Boko Haram, la secte islamiste qui a pris les armes ces dernières années dans le nord du Nigeria, avait revendiqué l'enlèvement, le 19 décembre, d'un ingénieur français, Francis Colump, 63 ans, à son domicile de Rimi, près de la frontière du Niger.

Ansaru, moins connu que Boko Haram (qui veut dire en langue haoussa "L'éducation occidentale est un péché"), s'est également attribué une attaque menée à l'aube en novembre contre un important commissariat de police d'Abuja, la capitale fédérale, qui s'est soldée par l'évasion de centaines de détenus. (Jean-Loup Fiévet pour le service français)