* Emmanuel Macron parle d'une "attaque abominable"

* Le président s'est entretenu par téléphone avec Theresa May

* Jean-Yves Le Drian appelle à "riposter" par le vote (bilan actualisé, Le Drian, Philippe)

PARIS, 4 juin (Reuters) - Un Français a été tué dans l'attentat commis samedi soir dans le centre de Londres et sept autres sont hospitalisés, dont quatre dans un état grave, a annoncé dimanche le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, précisant être également sans nouvelles d'un neuvième ressortissant.

"Des terroristes d'une incroyable lâcheté s'en sont pris à la foule innocente d'un samedi soir, faisant des dizaines de victimes parmi lesquels plusieurs de mes compatriotes", a-t-il dit lors d'une déclaration au musée du Bardo, à Tunis, théâtre d'un attentat djihadiste en mars 2015.

"Du côté français, (il y a) un mort et sept personnes hospitalisées, dont quatre dans un état grave, et un compatriote toujours disparu et non repéré à ce moment", a-t-il ajouté.

Le précédent bilan, qui avait été fourni dans la matinée par le Quai d'Orsay, faisait état de quatre Français blessés, dont un grièvement. Au total, l'attentat, qui n'a pas été encore revendiqué, a fait sept morts et 48 blessés.

"L'assassinat de notre jeune compatriote à Londres est un drame pour nous tous", a aussitôt réagi le Premier ministre Edouard Philippe sur Twitter, exprimant des "pensées sincères à sa famille et à ses proches".

Quelque 200.000 ressortissants français vivent à Londres, selon le ministère français des Affaires étrangères qui a recensé plus de 3.000 autres Français présents dans la capitale britannique à l'occasion de ce week-end prolongé de la Pentecôte.

Emmanuel Macron, qui a assuré dans la matinée que la France mettrait "tout en oeuvre pour porter assistance" aux ressortissants français figurant parmi les victimes, s'est entretenu avec les familles dans l'après-midi, leur exprimant la "pleine solidarité du pays dans cette épreuve".

"L'attentat qui a frappé Londres cette nuit, quelques jours après celui de Manchester, est une nouvelle attaque abominable et lâche contre nos sociétés libres", a estimé le chef de l'Etat dans un communiqué.

La France "continuera de toutes ses forces à lutter contre le terrorisme aux côtés du Royaume-Uni et de tous les pays concernés", a-t-il ajouté.

Lors d'un entretien téléphonique à la mi-journée avec la Première ministre britannique Theresa May, Emmanuel Macron a notamment rappelé l'importance de la coopération européenne dans la lutte contre le terrorisme.

Les deux dirigeants ont également souligné, selon l'Elysée, l'importance de lutter "contre la diffusion des messages de propagande terroristes sur les réseaux sociaux".

MENACES COMMUNES

La France est secouée depuis janvier 2015 par une série d'attentats djihadistes sans précédent sur son sol, qui ont fait plus de 230 morts et des centaines de blessés.

S'exprimant lors d'une visite au centre de crise du Quai d'Orsay, le Premier ministre a indiqué que la France et le Royaume-Uni, qui "font l'objet de menaces communes", y répondraient "ensemble et de façon unifiée".

"Face à ces attaques nous devons rester très calmes, très fermes et extrêmement déterminés à défendre ce que nous sommes, ce que nous partageons avec les Britanniques", a dit Edouard Philippe à la presse.

L'attaque au véhicule bélier et au couteau, qui n'a pas encore été revendiquée, a fait sept morts et une cinquantaine de blessés dans le quartier de London Bridge.

Cet attentat, le troisième en Grande-Bretagne en moins de trois mois, a été commis à l'heure où les Français de l'étranger sont appelés à voter de manière anticipée au premier tour des élections législatives, qui se tiendra le 11 juin en métropole.

"La meilleure manière de riposter à ceux qui veulent atteindre la démocratie c'est de riposter avec les armes de la démocratie, c'est-à-dire avec le vote", a dit Jean-Yves Le Drian dans la matinée, sur BFM TV.

"Je dis à nos compatriotes qui sont à Londres, qui s'apprêtent à aller voter, d'y aller", a-t-il ajouté. "Toutes les conditions de sécurité ont été renforcées. C'est une manière aussi pour eux de réagir aux attentats qui viennent d'être commis."

(Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)