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Tirs de missiles russes dans le sud-est de l'Ukraine

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Reprise du trafic ferroviaire sur le pont de Crimée selon Moscou

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Ce pont est vital pour l'approvisionnement des troupes russes

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Le pont vu par certains ukrainiens comme un symbole

par Max Hunder et Jonathan Landay

9 octobre (Reuters) - Au moins 13 personnes ont été tuées à la suite de bombardements survenus dans la ville de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, dimanche, tandis que 89 autres ont été blessées, dont 11 enfants, ont fait savoir des responsables ukrainiens.

Les tirs sont survenus au lendemain de l'explosion qui a grandement endommagé le pont de Kertch reliant la Crimée à la Russie, ligne de ravitaillement capitale des forces russes pour contrôler les territoires occupés du sud de l'Ukraine.

L'incident n'a pour le moment pas été revendiqué et la Russie n'a désigné aucun coupable. L'explosion a cependant déclenché des manifestations de joie chez de nombreux représentants ukrainiens qui voient dans ce pont un symbole de l'annexion de la Crimée par la Russie. Le trafic ferroviaire et routier avait repris partiellement dimanche.

L'aviation russe a tiré au moins douze missiles sur Zaporijjia. Il s'agit de la deuxième attaque de ce genre sur la ville en trois jours.

Un immeuble de neuf étages a été partiellement détruit dans la nuit, cinq autres bâtiments résidentiels ont été rasés et de nombreux autres ont été endommagés, a déclaré Oleksandr Staroukh, le gouverneur de la région de Zaporijjia à la télévision.

Au moins 13 personnes sont décédées, 89 autres ont été blessées, parmi lesquelles 60 étaient hospitalisées. Parmi les blessés figurent 11 enfants.

Les opérations de sauvetage dans l'immeuble de neuf étages ont été ralenties par l'apparition d'un incendie sous les décombres, a dit Oleksandr Staroukh.

"Nous avons pu sauver huit personnes rapidement mais quand le feu se déclenche, les gens (présents sous les décombres) n'ont presque aucune chance de survie car il n'y a plus d'oxygène", a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré que ces attaques "d'un mal absolu" avaient été réalisées par des "sauvages et des terroristes" et que ces personnes seraient tenues pour responsables.

La ville, située à environ 52 km de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a été fréquemment ciblée par des bombardements dans les dernières semaines. Jeudi, 19 personnes ont été tuées dans une attaque.

Samedi, un bombardement a coupé l'alimentation électrique de la centrale nucléaire.

Certaines parties de la région de Zaporijjia, y compris la centrale nucléaire sont sous contrôle russe tandis que la ville de Zaporijjia, la capitale de la région, reste sous contrôle ukrainien.

'NO COMMENT' DE LA MAISON BLANCHE

La Maison Blanche a refusé dimanche faire des commentaires sur l'explosion ayant endommagé le pont de Crimée, mais elle a déclaré que les Etats-Unis continueraient d'armer l'Ukraine.

"Nous n'avons vraiment rien de plus à ajouter aux informations sur l'explosion sur le pont", a déclaré le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby sur la chaîne ABC.

"La situation est gérable - c'est désagréable, mais pas catastrophique", a déclaré à la presse le gouverneur russe de Crimée, Sergueï Aksionov. "Bien sûr, cela a suscité une émotion et il y a un désir sain de se venger", a-t-il ajouté.

Le ministère russe des Transports a déclaré que les trains de marchandises et les trains de voyageurs longue distance traversant le pont circulaient dimanche comme prévu. Un trafic routier limité a repris samedi une dizaine d'heures après l'explosion.

Selon Sergueï Aksionov, la Crimée dispose d'un mois de réserves de carburant et de plus de deux mois de réserves alimentaires. Le ministère russe de la Défense a déclaré samedi que ses forces dans le sud de l'Ukraine pourraient être "entièrement approvisionnées" par les liaisons terrestres et maritimes actuelles.

La Russie a annexé la Crimée en 2014 et le pont de Kertch, long de 19 km, qui la relie au réseau de transport russe, a été inauguré en grande pompe quatre ans plus tard par le président russe Vladimir Poutine. (Reportage Lidia Kelly à Melbourne, Jonathan Landay à Kyiv, Sergiy Chalyi à Zaporijjia et bureaux de Reuters bureaux; rédigé par Jonathan Landay et Frances Kerry; version française Caroline Pailliez et Claude Chendjou)