MOSCOU (Reuters) - Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que les prochains jours seraient déterminants concernant la crise ukrainienne, à l'issue du premier entretien entre un dirigeant occidental et le président russe Vladimir Poutine depuis que Moscou a commencé à masser des soldats à la frontière de l'Ukraine.

La Russie, qui a annexé la péninsule de Crimée en 2014 et soutien les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine, réclame de la part des Occidentaux des garanties sur sa sécurité, notamment le retrait des troupes de l'Otan à ses frontières et l'impossibilité pour l'Ukraine de rejoindre l'Alliance atlantique.

Washington a rejeté ces exigences mais a indiqué être prêt à discuter du contrôle des armements et des moyens de recréer la confiance, alors que les tensions entre les deux puissances ne cessent de s'exacerber.

"Les prochains jours seront déterminants et nécessitent évidemment des discussions nourries que nous allons mener ensemble", a déclaré Emmanuel Macron après un entretien à huis clos de plus de cinq heures.

Le président russe a laissé entendre que des progrès avaient été fait lors de la rencontre.

"Je pense qu'il est tout à fait possible d'utiliser (un certain nombre des idées et propositions d'Emmanuel Macron) comme base pour de future avancées", a-t-il dit.

Les deux dirigeants doivent à nouveau s'entretenir après la rencontre entre Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodimir Zelenski, prévue mardi à Kiev.

ENTRETIEN ENTRE BIDEN ET SCHOLZ À WASHINGTON

Le président américain Joe Biden recevait lundi le chancelier allemand Olaf Scholz, avec qui il s'est entretenu de la situation ukrainienne.

Les deux chefs d'Etat ont annoncé qu'ils s'assureraient que des sanctions seraient imposées rapidement à la Russie en cas d'invasion de l'Ukraine.

Le président américain a réitéré ses avertissements concernant un éventuel blocage du projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2 construit par Gazprom entre la Russie à l'Allemagne pour contourner l'Ukraine, sans toutefois donner de détails précis sur sa mise en place.

Les pays européens sont fortement tributaires de l'énergie russe, dont les prix élevés alimentent déjà l'inflation.

(Reportage Michel Rose et Dmitry Antonov à Moscou; avec Vladimir Soldatkin, Andrew Osborn, Christian Lowe, Sudip Kar-Gupta, Jeff Mason, Andrea Shalal, Chris Gallagher et Sabine Siebold, rédigé par Mark Trevelyan, Peter Graff, Catherine Evans et Costas Pitas; version française Camille Raynaud)

par Michel Rose et Dmitry Antonov