(Actualisé avec nouvelles citations, contexte)

PARIS, 4 mars (Reuters) - La Russie a pris le risque d'une "escalade dangereuse" en Ukraine, a déclaré mardi François Hollande lors d'un discours donné à l'occasion du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

"La Russie, dans un contexte que l'on sait difficile, a pris le risque d'une escalade dangereuse", a estimé le chef de l'Etat alors que la Russie a envoyé des signaux contradictoires mardi avec d'un côté des gestes d'apaisement du président Vladimir Poutine et, de l'autre, le test d'un missile intercontinental.

"Nous nous retrouvons au moment où, en Ukraine, se produisent des évènements d'une gravité exceptionnelle, qui rappellent un temps que l'on croyait révolu, celui des ingérences, des interventions et des démonstrations militaires", a lancé le président français.

"La Russie avec laquelle nous dialoguons doit comprendre qu'elle est devant un choix très important pour l'avenir de ses relations avec l'Europe et que la seule option, je dis bien la seule option, c'est la négociation", a-t-il poursuivi.

Le président russe a temporairement écarté l'idée d'une intervention armée en Ukraine, passant sur le terrain économique pour répondre aux menaces de sanctions occidentales.

"Le rôle de la France avec l'Europe, dans ces circonstances, c'est d'exercer toute la pression nécessaire, y compris par le recours éventuel à des sanctions pour proposer, pour imposer la voie du dialogue et rechercher une issue politique à cette crise.

"Sur des principes simples, par la garantie de l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine, le respect aussi de la diversité de sa population et enfin l'organisation d'élections libres sous contrôle international", a poursuivi le président.

Le président français a en outre invité l'Ukraine, dont une grande partie de la population est russophone, à reconnaître "les liens historiques, culturels, humains qui l'unissent à la Russie et que personne ne conteste".

Pour Moscou, les russophones d'Ukraine sont menacés depuis la destitution du président Viktor Ianoukovitch et l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe pro-européenne.

François Hollande reçoit mercredi à l'Elysée le groupe international de soutien au Liban, ce qui lui permettra de s'entretenir avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Nous ne parlerons pas que du Liban", a dit le chef de l'Etat, qui doit se rendre jeudi à Bruxelles pour un sommet extraordinaire de l'Union européenne consacré à la situation en Ukraine. (Julien Ponthus, édité par Jean-Philippe Lefief)