GENEVE (Reuters) - Des milliers de civils pourraient avoir été tués à Marioupol depuis que l'armée russe a lancé il y plus d'un mois son offensive contre la ville du sud de l'Ukraine, a déclaré mardi à Reuters la cheffe de la mission locale de l'Onu pour les droits de l'homme, fournissant ses premières estimations.

Près de 5.000 personnes, dont environ 210, ont été tués à Marioupol depuis le début du siège de l'armée russe contre la ville portuaire, avait déclaré lundi un porte-parole du maire.

Selon la mairie, 90% des bâtiments de la ville ont été endommagés, 40% d'entre eux détruits, dont des hôpitaux, des écoles, des crèches et des usines.

"Nous pensons effectivement qu'il pourrait y avoir des milliers de morts, parmi les civils, à Marioupol", a déclaré la cheffe de la mission onusienne des droits de l'homme en Ukraine, Matilda Bogner, au cours d'un entretien virtuel.

Elle a ajouté que la mission de l'Onu, qui compte une soixantaine d'observateurs sur le terrain, ne disposait pas d'une estimation précise mais oeuvrait pour rassembler davantage d'informations.

Des élus locaux, citant des témoignages, ont rapporté la semaine dernière qu'environ 300 personnes auraient été tuées dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars, où se réfugiaient de nombreux civils.

Les dernières données de l'Onu, mardi, faisaient état de la mort confirmée de 1.179 civils à travers l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, le 24 février.

(Reportage Stephanie Nebehay; version française Jean Terzian)

par Stephanie Nebehay