KYIV (Reuters) - Des forces pro-russes ont déclaré samedi que 50 civils avaient été évacués du site sidérurgique géant d'Azovstal à Marioupol, où ils étaient réfugiés depuis des semaines aux côtés des derniers combattants ukrainiens de la région.

"Aujourd'hui, le 7 mai, 50 personnes ont été évacuées du site de l'usine Azovstal à Marioupol", a fait savoir l'état autoproclamé de la République populaire de Donetsk, une information que Reuters n'a pas encore pu vérifier.

Cinquante civils avaient déjà été évacués vendredi, selon les autorités ukrainiennes, et des dizaines d'autres la semaine précédente.

Les opérations menées par les Nations unies et Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient été ralenties la semaine passée en raison de la reprise des combats.

On estimait vendredi que 200 civils étaient encore terrés dans les réseaux de tunnels et d'abris de l'immense complexe industriel avec un accès limité à l'eau et à la nourriture.

Les soldats ukrainiens se sont réfugiés dans l'aciérie lorsque la Russie a revendiqué la victoire à Marioupol le 21 avril dernier.

Il s'agit du dernier bastion de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine qui est d'importance stratégique pour Kyiv comme pour Moscou et est devenue l'un des champs de bataille les plus sanglants de la guerre.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré vendredi soir que le pays tentait de trouver une solution diplomatique pour les sauver, précisant que des intermédiaires influents étaient impliqués dans les discussions.

Les combattants ont promis pour l'instant de ne pas se rendre. Mais Kyiv estime que l'armée russe pourrait intensifier son offensive à l'approche du 9 mai, lundi, journée de commémoration de la victoire de l'Union soviétique sur l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Moscou, qui continue de parler d'"opération militaire spéciale" à propos de l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février, a réorienté ces dernières semaines son offensive sur l'est et le sud du pays faute d'être parvenue à prendre Kyiv, la capitale.

Le nouveau front vise à limiter l'accès de l'Ukraine à la mer Noire, vital pour ses exportations de céréales et de métaux, et à relier les territoires occupés de l'est et la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

L'armée russe continue par ailleurs ses opérations de bombardement près de Kharkiv, selon l'état-major général des forces armées ukrainiennes. Trois ponts ont été détruits dans la région pour ralentir l'armée ukrainienne, a précisé Kiev.

La Russie a fait savoir samedi qu'elle avait détruit une réserve importante de munitions provenant des Etats-Unis et de pays européens près de la gare de Bohodukhiv, dans la région de Kharkiv. Le ministère de la Défense a dit avoir touché 18 installations militaires durant la nuit, dont trois dépôts d'armes à Dachne, près du port d'Odessa.

Il n'était pas possible de vérifier de façon indépendante d'un côté comme de l'autre la véracité de ces informations.

(Reportage Pavel Polityuk, avec Alessandra Prentice, Natalia Zinets, Ronald Popeski, version française Caroline Pailliez)