(Actualisé avec loi promulguée par Trump)

par Steve Holland et Richard Cowan

WASHINGTON, 26 janvier (Reuters) - Donald Trump a promulgué vendredi soir une loi garantissant le financement de l'administration fédérale pendant les trois prochaines semaines, soit jusqu'au 15 février, mettant temporairement fin au "shutdown" qui paralysait certains services depuis plus d'un mois.

Plus tôt dans la journée, le président des Etats-Unis avait annoncé avoir conclu un accord avec les dirigeants du Congrès sur un texte qui ne prévoyait pas les fonds pour le mur qu'il veut faire construire à la frontière avec le Mexique.

Cette loi a été adoptée vendredi soir à la majorité au Sénat, contrôlé par les républicains, puis à la Chambre des représentants, où les démocrates sont majoritaires.

Une commission bipartisane sera chargée de se pencher sur la question de la sécurité à la frontière avec le Mexique, a dit Donald Trump en fin de journée.

S'exprimant devant la presse dans la roseraie de la Maison blanche, le président américain a souligné que les Etats-Unis n'avaient "pas besoin" de construire un mur en béton de 2.000 km de long allant de la côte pacifique au Golfe du Mexique.

"Nous n'avons jamais proposé cela. Nous ne l'avons jamais voulu parce que nous avons des barrières le long de la frontière là où les structures naturelles sont meilleures que tout ce que nous pourrions construire", a-t-il dit.

Pour mettre fin au "shutdown", qui affecte depuis le 22 décembre quelque 800.000 agents fédéraux, qui se retrouvent privés de revenus, Donald Trump exigeait jusqu'à présent le déblocage par le Congrès de 5,7 milliards de dollars pour la construction du mur à la frontière mexicaine.

TRUMP BRANDIT LA MENACE DE "L'URGENCE NATIONALE"

Mais cette exigence se heurte à l'opposition de la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates depuis début janvier, et ne dispose pas non plus d'une majorité qualifiée au Sénat.

Les démocrates s'étaient dit prêts cette semaine à discuter de nouvelles mesures de sécurité à la frontière mexicaine mais seulement à condition que le "shutdown" soit levé au préalable.

Ils ont obtenu gain de cause, même si Donald Trump a prévenu vendredi que les administrations fermeraient de nouveau leurs portes dans trois semaines si le Congrès n'est pas parvenu d'ici là à un "accord juste".

Après son discours, le président américain a une nouvelle fois menacé de déclarer l'urgence nationale dans le cas où le Congrès ne lui donnerait pas satisfaction, ce qui permettrait d'affecter à la construction du mur des fonds déjà débloqués par le Congrès pour d'autres projets.

Un responsable de l'administration Trump a déclaré de son côté que la Maison blanche accepterait un compromis prévoyant la construction d'un mur pour un montant inférieur à 5,7 milliards de dollars.

Interrogée sur le risque d'une reprise du "shutdown", la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a répondu qu'elle serait "bien en peine de dire ce que le président va faire".

Elle a ajouté qu'elle discuterait avec lui d'une nouvelle date pour la tenue du traditionnel discours sur l'Etat de l'Union, que Donald Trump avait accepté mercredi de reporter à sa demande.

La pression s'était accentuée vendredi matin sur Donald Trump, plusieurs centaines de vols ayant été retardés dans les régions de New York et de Philadelphie en raison d'une pénurie de personnel dans les aéroports. (avec Tim Ahmann, Ginger Gibson, Lisa Lambert, Doina Chiacu et Jeff Mason; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)