WASHINGTON, 28 août (Reuters) - Donald Trump a publié lundi un décret présidentiel supprimant les restrictions imposées par son prédécesseur Barack Obama au transfert de matériel militaire vers la police, annonce la Maison blanche.

Barack Obama avait imposé ces limites après les violences de Ferguson, en 2014 dans le Missouri - consécutives à la mort d'un adolescent noir abattu par un policier blanc -, pendant lesquelles la police locale avait affronté des manifestants à l'aide de véhicules et d'armes militaires.

Le recours à cet équipement avait été alors largement critiqué, ce qui avait conduit le président démocrate à ordonner le réexamen du programme permettant au Pentagone de recycler son matériel en le transférant aux agences de maintien de l'ordre.

Barack Obama avait ainsi interdit le transfert vers les commissariats de police ou les bureaux du shérif de certains types d'équipement comme les véhicules blindés à chenilles, tout type d'aéronef armé, les armes à feu de gros calibre, les lance-grenades, les baïonnettes ou les tenues de camouflage.

"Ces restrictions qui avaient été imposées allaient trop loin", a commenté lundi l'Attorney General (ministre de la Justice) Jeff Sessions devant un syndicat policier à Nashville, dans le Tennessee.

"Nous ne placerons pas des inquiétudes superficielles au-dessus de la sécurité publique. Nous ferons de notre mieux pour vous procurer ce dont vous avez besoin", a déclaré Sessions sans dire ce qu'il entendait par "inquiétudes superficielles".

Jeff Sessions a déclaré que les casques et gilets pare-balle fournis grâce au programme du département de la Défense étaient le type même d'équipement qui avait sauvé la vie d'un policier durant la fusillade de la discothèque d'Orlando en 2016. Les hélicoptères et véhicules blindés sont cruciaux pour répondre aux catastrophes et aux urgences, a-t-il ajouté.

Depuis la création du programme il y a 25 ans, le Pentagone a transféré pour plus de 6 milliards de dollars d'équipement militaire aux forces de police, montrent les chiffres du département de la Défense. (David Alexander; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)