WASHINGTON, 11 janvier (Reuters) - Des sénateurs démocrates ont prié vendredi le président américain Barack Obama de se tenir prêt à relever de lui-même le plafond de l'endettement des Etats-Unis et à se passer de l'accord du Congrès pour éviter que le pays fasse défaut sur sa dette.

Harry Reid, chef de file des démocrates au Sénat, et son équipe, ont déclaré que Barack Obama devrait employer "tous les moyens légaux" dont il dispose pour "garantir que les Etats-Unis ne manqueront pas à leurs promesses et ne déclenchent pas de crise économique mondiale."

Ils ont déclaré que le président devrait agir de son propre chef si les républicains insistent pour n'autoriser qu'une augmentation très limitée du plafond de l'endettement qui serait conjuguée à des diminutions déséquilibrées et déraisonnables des dépenses.

Les démocrates s'attendent à devoir livrer une nouvelle bataille difficile contre leurs adversaires républicains majoritaires à la chambre des représentants. Ils espèrent qu'une décision unilatérale, ou la menace d'une telle décision, permettrait d'éviter que ne se reproduise l'interminable feuilleton de 2011 au cours duquel les Etats-Unis avaient été privés de leur triple A par Standard & Poor's.

Barack Obama a promis qu'il ne négocierait pas avec les républicains sur cette question.

Priés de réagir à la position adoptée par Harry Reid, les républicains n'ont montré aucune volonté de céder sur la question et ils semblent déterminés à continuer d'exiger que le relèvement du plafond de l'endettement américain s'accompagne de larges baisses de dépenses.

"Les responsables démocrates se cachent derrière leurs bureaux et espèrent que le président trouvera le moyen de sortir un texte (...), ce n'est pas seulement un sommet d'irresponsabilité, c'est aussi la garantie que la crise de notre dette nationale s'accentue", a dit Mitch McConnell, chef de file des républicain au Sénat.

Michael Steel, porte-parole de John Boehner, qui dirige le groupe républicain à la Chambre des représentants, a déclaré que le "peuple américain ne tolérerait pas une augmentation du plafond de la dette qui ne soit accompagnée de diminutions (de dépenses) et de réformes."

Certains analystes et certains démocrates estiment que le 14e amendement de la Constitution américaine peut être interprété de telle manière qu'il autorise la président à relever de lui-même le plafond de la dette. (Nicolas Delame pour le service français)