5 octobre (Reuters) - Le président de la Réserve d'Atlanta, Raphael Bostic, a reconnu vendredi qu'il avait peut-être sous-estimé la demande globale aux Etats-Unis au regard de la solidité de l'économie américaine cette année, et que cela pouvait nécessiter un resserrement monétaire plus rapide qu'anticipé.

Les indicateurs conjoncturels ont été plus solides que prévu cette année, a dit le banquier central, ajoutant qu'il pouvait avoir sous-estimé la tendance sous-jacente de la demande.

"Si cela est le cas, le risque de surchauffe requerrait une trajectoire sur les taux plus rapide que ce que j'avais pensé", a-t-il déclaré lors d'une conférence sur l'éducation à Atlanta.

Raphael Bostic a toutefois noté que les dirigeants d'entreprises dans son Etat n'avaient pas révisé significativement leurs perspectives pour le reste de l'année et pour 2019, et qu'ils ne prévoyaient pas de modifier leurs projets d'investissement. Ces mêmes dirigeants ont souligné par ailleurs un certain raffermissement du coût du travail.

La Réserve fédérale doit continuer à relever ses taux d'intérêt jusqu'à atteindre une politique monétaire neutre, afin d'évaluer l'état de santé réel de l'économie, a aussi déclaré Raphael Bostic.

"Les conditions actuelles suggèrent, pour moi, que nous devons parvenir à une politique monétaire où notre pied n'est ni sur la pédale d'accélération - ce que nous appelons une politique accommodante - ni sur le frein - ce que nous appelons une politique restrictive", a-t-il dit.

"Une telle politique monétaire neutre permettrait à l'économie de se maintenir par elle-même", a-t-il dit.

La Fed a relevé la semaine dernière son principal taux pour la troisième fois depuis le début de l'année, pour le porter dans une fourchette comprise entre 2% et 2,25%. Ses prévisions suggèrent une quatrième hausse en décembre, puis trois ou quatre supplémentaires l'an prochain. (Lindsay Dunsmuir, Blandine Hénault pour la version française, édité par Juliette Rouillon)