WASHINGTON, 12 janvier (Reuters) - Le département américain de la Justice a décidé d'enquêter sur la décision du FBI d'annoncer publiquement la réouverture, en pleine campagne électorale, de ses investigations sur les courriels d'Hillary Clinton.

La candidate démocrate a présenté cette initiative du directeur du FBI James Comey comme une des raisons de sa défaite à la présidentielle du 8 novembre.

Le bureau de l'inspecteur général du département de la Justice, Michael Horowitz, a dit jeudi avoir décidé d'ouvrir cette enquête "en réponse aux requêtes de nombreux présidents et membres de haut rang des commissions de supervision du Congrès, de diverses organisations, et de membres du public".

Le FBI avait annoncé dix jours avant l'élection présidentielle qu'il ouvrait une enquête complémentaire sur l'usage par Hillary Clinton de sa messagerie personnelle lorsqu'elle était secrétaire d'Etat, pour déterminer si les courriels qu'elle avait adressés par ce moyen contenaient des informations confidentielles. La candidate démocrate avait alors nettement fléchi dans les sondages.

Le FBI avait refermé le dossier deux jours avant le scrutin, affirmant que ces nouvelles investigations n'avaient rien changé à sa recommandation, formulée une première fois en juillet, de ne pas engager de poursuites contre Hillary Clinton.

Les agences de maintien de l'ordre américaines, y compris le FBI, ne divulguent par tradition aucune information sur des enquêtes qui ne débouchent pas sur des inculpations pénales.

Les critiques de la décision de Comey ont également estimé que son initiative avait violé le Hatch Act, une loi de 1939 qui interdit aux employés du gouvernement d'interférer dans les campagnes électorales.

Si l'enquête du département de la Justice révèle des preuves de mauvaise conduite, les responsables impliqués seront passibles de sanctions disciplinaires.

Dans un communiqué, James Comey a assuré que la police judiciaire fédérale coopérerait pleinement avec le ministère.

Une fois investi le 20 janvier, le président élu Donald Trump n'aura pas le pouvoir d'annuler cette enquête. Mais la loi fédérale promet aux présidents américains de limoger les inspecteurs généraux des agences fédérales, tant qu'ils fournissent au Congrès une justification écrite avec trente jours d'avance.

Donald Trump n'a cessé pendant sa campagne d'appeler à "jeter en prison" Hillary Clinton en l'accusant de conduite illégale dans l'affaire des courriels. (Julia Edwards Ainsley, Julia Harte; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)