WASHINGTON, 27 mai (Reuters) - Les procureurs fédéraux américains enquêtent pour savoir si des responsables ukrainiens ont illégalement interféré dans l'élection présidentielle américaine de 2020, a rapporté le New York Times jeudi, citant des personnes au fait du dossier.

L'enquête pénale vise notamment à déterminer si les responsables ukrainiens ont utilisé Rudolph Giuliani, alors avocat personnel de l'ancien président Donald Trump, pour diffuser des affirmations trompeuses sur l'actuel président Joe Biden, a indiqué le New York Times.

L'enquête, qui a débuté dans les derniers mois de l'administration Trump, est menée par les procureurs fédéraux de Brooklyn, selon le journal, et est distincte d'une enquête criminelle en cours sur les transactions de Rudolph Giuliani en Ukraine.

Les procureurs cherchent à savoir si des responsables ukrainiens ont tenté d'influencer l'élection du 3 novembre en diffusant des allégations de corruption sur Joe Biden par le biais de plusieurs canaux, y compris via Rudolph Giuliani, selon le journal. Joe Biden a nié tout acte répréhensible.

L'un des représentants faisant l'objet d'une enquête est un membre du parlement ukrainien nommé Andrey Derkach, selon le journal.

Le département du Trésor américain a déjà sanctionné Andrey Derkach, l'identifiant comme un "agent russe actif depuis plus de dix ans".

Rudolph Giuliani, qui, selon le New York Times, n'a pas été accusé d'actes répréhensibles dans le cadre de cette enquête, a déjà nié représenter des Ukrainiens.

Le bureau du procureur des États-Unis et Arthur Aidala, un avocat de Rudolph Giuliani, n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

Les relations d'affaires de Rudolph Giuliani avec des oligarques ukrainiens, alors qu'il travaillait comme avocat de Donald Trump, font l'objet d'une enquête des procureurs fédéraux de Manhattan. Des agents fédéraux ont fouillé son domicile et son bureau en avril, saisissant des téléphones et des ordinateurs.

Rudolph Giuliani a nié les allégations de cette enquête et ses avocats ont suggéré que l'enquête est politiquement motivée. (Jan Wolfe; version française Camille Raynaud)